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Sceptique
6 avril 2009

Un monde sans armes nucléaires? Humm!

La guerre mondiale de 1939-1945 s'est achevée par un double choc pour l'humanité: la découverte de l'extermination, méthodique, obstinée, industrielle, de six millions de juifs, traqués, pourchassés, raflés dans tous les pays occupés par les armées allemandes victorieuses. Qui plus est, cette obsession du juif n'avait pas faibli alors que le reflux s'était amorcé, que la fin du régime nazi était inscrite par les faits. Au fur et à mesure de la découverte de l'horreur des camps, du nombre de victimes, de la passion exterminatrice qui n'était pas le fait des seuls SS, l'humanité se découvrait une réalité qui avait tous les caractères de l'indépassable. Quelques semaines plus tard, les bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki révélèrent aux hommes, fabricants et lanceurs compris, que leur science était capable de concevoir et de construire une arme terrifiante, dont la puissance était à l'échelle des forces de l'univers. L'humanité accédait à la capacité d'un suicide collectif et radical, susceptible de la faire disparaître en totalité. Seulement, cette arme absolue ne se trouvait que dans les seules mains des États-Unis d'Amérique. Elle leur conférait de fait l'hégémonie, certes démocratique, meilleure à prendre que la dictature soviétique que la folie hitlérienne avait faite provisoirement notre alliée. La guerre froide était en gestation depuis des mois. L'allié Staline était rien moins que coopérant. Seuls les marrons tirés du feu par la coalition l'intéressaient. Il ne fallut pas longtemps à l'URSS, aidée par des espions et des savants occidentaux qui avaient de la sympathie pour le socialisme, pour accéder à la technologie nucléaire. Bombe A, bien sûr, puis la thermo-nucléaire. Les vecteurs iraient ensuite en se perfectionnant et en se multipliant. Le bras de fer entre américains et soviétiques se conclut en 1962 avec la crise de Cuba. Le bras de Kroutchev toucha la table. Il était établi que le rapport de forces était en faveur des américains, mais la capacité de se détruire mutuellement était inchangée. Les américains s'en tinrent à ce constat qui les réconfortait. Le Général De Gaulle, pour la raison officieuse qu'il n'avait pas une absolue confiance en une intervention américaine immédiate en cas d'attaque soviétique contre l'Europe, entreprit le programme de la force de dissuasion, avec les succès technologiques qu'on connait. Il était impossible d'égaler en quantité les arsenaux soviétiques, encore moins américains. Mais il était possible de causer des dommages intolérables à la puissance qui nous attaquerait. En fait, la prouesse technique et financière prouvait au monde que "La France était toujours la France". Car il était déjà évident à cette époque qu'aucune puissance ne se risquerait à déclencher le feu nucléaire la première. La possession des bombes A et H contraignait toutes les puissances nucléaires à un auto-contrôle rigoureux. La paix ronchonne régnait entre elles. Seules les petites et moyennes nations avaient encore la liberté de s'empoigner et de s'entre tuer par les moyens éprouvés. La paix gagnait cependant du terrain. La guerre restait "froide". La situation n'a pas changé depuis cette époque. Des nations se sont "saignés aux quatre veines" pour accéder par surprise au club atomique. Les présents se sont poussés un peu pour leur faire de la place. D'autres, de nos jours, frappent à la porte du club. Pour le moment, c'est non. Ils sont particulièrement indésirables. Mais qu'elles parviennent à leur fin ne changerait rien. Simplement, il ne faudrait pas qu'elles ébauchent la plus petite velléité de s'en servir. Les deux grandes puissances s'entendraient pour détruire leurs installations, même par des moyens classiques, par égard pour les populations civiles. Leur insistance leur vaudrait l'anéantissement. Le voeu de Barack Obama d'arriver à la dénucléarisation totale du monde est tout à fait louable. Il n'est pas naïf au point de laisser le champ libre à un possesseur quelconque de cette arme. Il est logique et habile, aussi, de commencer à réduire des stocks de bombes largement excédentaires. Mais je me demande s'il ne serait pas prudent, de la part de toutes les puissances atomiques, de former une force de dissuasion réduite, sous leur contrôle commun, des nations en mal de domination sur les autres pouvant voir un avantage à se doter d'une force nucléaire dans un monde qui l'aurait aboli. On sait l'avantage qu'a pris l'Allemagne nazie en se sur-armant, dès la prise de pouvoir d'Hitler en 1933, dans un contexte occidental repu de guerres, n'aspirant qu'à jouir de la paix. Matériellement et moralement, nous fumes surpris par la machine de guerre allemande. Nous dûmes la combattre pendant six ans. Donc, garder quelques bombes prêtes à l'emploi, sous contrôle strict et équilibré, pour disposer des avantages vérifiés de la dissuasion. Sceptique
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