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Sceptique
21 juillet 2009

Démocratie participative et Bioéthique

Le rapport des États Généraux de la Bioéthique, remis au Président Nicolas Sarkozy en préalable à l'examen par les parlementaires de la Loi de bioéthique, soumise à révision, contient beaucoup de réserves sur les applications des progrès de la biologie, et même, barre la route à des possibilités offertes à l'être humain de contourner les inégalités naturelles. Or, cette fois-ci, il a été fait appel à des "jurys citoyens", pesant le même poids que les experts dans les sciences concernées. Et ces jurys citoyens ont exprimé la "vox populi" latente. La France n'avancera pas dans ce domaine sensible, à la suite de prises de position globalement négatives. Souvenez-vous, les jurys citoyens, la démocratie participative, c'était l'invention de Ségolène Royal, la candidate socialiste à la Présidentielle de 2007. Cela faisait bien sur la bannière. Mais quand on connaît le foisonnement d'un débat à la française, il n'échappait à personne que la synthèse qu'en extrayait la candidate était...."libre". C'était plutôt rassurant. La compétence du politique, sa vision du futur de la société dont elle briguait les suffrages, primaient. Dans le cas de la révision des lois de bioéthique, il paraît clair que les politiques ont décidé de s'effacer derrière l'opinion "représentative" des jurys citoyens, dont la sagesse est chaudement louée. En d'autres temps, si cette participation avait été imposée, la contraception, l'IVG, l'abolition de la peine de mort, seraient passées à la trappe. La conclusion du parlementaire, président du comité de pilotage, est éloquente: "Ces avis révèlent que, pour nos concitoyens, le progrès des techniques n'a de sens que s'il est au service de l'homme." Ce qui veut dire qu'après Dieu pour définir le sacré, et son Église pour veiller sur son respect, c'est maintenant 'l'homme" abstrait qui est sacralisé, sans qu'on tente de le définir. Je suis préoccupé par la motivation: l'imitation et la naïveté guident-elles, dans cette affaire, l'esprit du gouvernement et du Président de la République, ou recouvrent-elles un machiavélisme qui se décharge sur l'opinion populaire d'un immobilisme qui n'est pas une obligation d'un pouvoir démocratique, mais, en l'occurrence, un moment de tranquillité du côté de quelques députés de droite particulièrement conservateurs? Ne parle-t-on pas, dans les textes constitutionnels, de "conduite de la politique"? En matière d'avancées de la biologie, outre qu'elles sont appliquées ailleurs dans le monde, où il y a toujours une place pour une innovation, il n'y a, selon moi, qu'un critère éthique de mise à la disposition des hommes: le progrès est utile à tout ou partie de l'humanité, il ne nuit à personne, il préserve l'intimité de chacun. Certaines possibilités de la biologie de la reproduction, élargies à des "familles" d'essence nouvelle, certains retours discutables sur la protection de l'intimité des donneurs de gamètes, tous d'inspiration démagogique, justifiaient la prudence. Mais au final, la limitation en bloc des avancées pourraient priver de ces nouvelles libertés des causes que la modernité a reconnues justes. Sceptique
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