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Sceptique
17 août 2009

Les leçons de l'affaire "Clotilde Reiss"

La jeune passionnée de la culture iranienne a été extraite de sa prison, mais reste interdite de sortie de territoire. La France a versé pour elle une caution, et lui a donné un petit espace de liberté (relative) en la logeant à l'Ambassade de France.

Mais sa mésaventure met en relief ce que vivent les quelques milliers d'iraniens privés de liberté et jugés collectivement, sans avocats, par des tribunaux "révolutionnaires". Bien sûr, à les voir, bien tranquilles, attendant leur tour de passer au micro pour avouer leur crime d'être opposant au régime, on en vient à se demander si ce n'est pas une grande comédie destinée à impressionner un Occident "fouille-merde".

Chez nous, tout est prétexte à manifestation. La moindre contrariété catégorielle s'exprime par une violence verbale, d'abord, mais appuyée, pour être prise au sérieux, par une destruction quelconque d'un bien collectif, ou par la prise en otage de passants qui se trouvent là. Bien heureux de n'avoir perdu que quelques heures de leur vie ordinaire, ils mettent leur mouchoir sur l'incident.

Si les forces de l'ordre interpellent quelques uns des plus excités, un passage par le commissariat pour vérification d'identité, puis devant un juge, en comparution immédiate, se termine le plus souvent par un aimable "allez et ne péchez plus".

Ce n'est pas chez nous qu'on poursuivrait un étranger de passage qui se mêlerait à une "manif" qui lui serait sympathique. Il ne serait pas moins bien traité qu'un citoyen français ordinaire. Généralement, tous ceux qui n'ont pas à souffrir personnellement d'une manifestation, l'approuvent, la légitiment. C'est devenu une occupation comme une autre.

C'est, il est vrai, le seul moyen de contester le résultat des élections, "pièges à cons", c'est à dire les mal-votants. En matière de votes, dans notre pays, on ne pratique pas, par principe, la prévention des mauvais votes, par le bourrage des urnes, l'absence de mauvais bulletins dans les mauvais bureaux de vote, et quelques autres moyens de préserver la victoire du gagnant. Et la plus petite contestation est soumise au contrôle de la justice.

Normalement, tout élu, à quelque échelon qu'il soit, devrait être viré en vertu du retournement de l'opinion, dans les quinze à trente jours qui suivent. Prévoyantes et pragmatiques, nos institutions font passer les résultats du vote à bulletins secrets au dessus des résultats du "troisième tour", quelle que soit sa violence. La démocratie ne recule devant aucun sacrifice. Les trois tours lui coûtent cher? Elle paye sans barguigner.

Mais la France sera toujours la France, comme aurait pu le dire le Général. Rendons hommage à Goscinny et Uderzo, qui nous ont si bien vus et représentés. Et à tous ceux qui ont placé partout où c'était nécessaire des garde-fous, souples, mais résistants, sur lesquels nous ne risquons pas de nous blesser.

Sceptique

 

 

 

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