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Sceptique
8 mars 2010

Jean-Louis Borloo au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro

Ma première impression en assistant à cette émission phare de l'information télévisée, a été forte. Jean-Louis Borloo m'est apparu comme un des piliers les plus solides et fidèles de l'édifice sarkozien. Confinant à l'obstination, à l'entêtement.

Attaqué immédiatement sur la phrase prononcée par le Président devant les agriculteurs, qui serait un "ça commence à bien faire", il contre attaque en accusant les médias de ne pas avoir tenu compte de l'ensemble des propos: les aménagements des contraintes écologiques pesant sur l'agriculture se feront "dans le cadre strict du Grenelle de l'environnement".

Attaques et contre attaques vont se succéder, rendant parfois inaudible le débat. Il en ressort qu'aucun doute sur les conseils et avis qu'il reçoit ne l'entame. Il se fait roc face à ceux qu'il rebaptise "climato-cyniques", car, selon lui, "ils" ne se préoccuperaient pas de l'avenir de l'humanité, comprenant, sinon leurs enfants, du moins leurs petits enfants. Pour la défense de sa vision apocalyptique, il amalgame dans un système toutes les inquiétudes, les fondées, et les douteuses.

Il est évident que la raréfaction et le sur-coût rapide des énergies fossiles oblige à la recherche d'énergies de substitution disponibles ou à inventer. Mais il méconnaît l'impact politique et social d'une mesure devenue inopportune comme la taxe carbone*. Il mélange les questions de la sur-pêche, d'une déforestation qui reste à prouver par des documents honnêtes**, et la pénurie annoncée de combustibles fossiles. Il veut ignorer que les mesures comme le développement des transports publics pour remplacer les transports individuels nécessitent d'en faire un service continu, non lié aux humeurs des agents de ces transports publics. Ils devront devenir aussi disponibles que les hôpitaux.

Les attaques contre le GIEC lui paraissent inconvenantes en raison de sa composition, de ses objectifs, de son mode de fonctionnement, dé-mo-cra-ti-que, délivrant une vérité...majoritaire. Or, c'est précisément sur ce point que des scientifiques s'en détournent: la vérité scientifique ne se fait pas aux voix, mais par ralliement progressif et difficile à un nouveau consensus***.

Pour les OGM, c'est pareil. Il se fie à l'avis de deux commissions, l'une de scientifiques, supposés trouver un accord argumenté, l'autre de personnalités de la société civile, qui s'expriment "avec leurs tripes", ce qui ne garantit absolument pas leur "Vérité". Avec ce système d'ultra-filtrage, on peut être sûr que jamais plus un OGM ne sera admis sur le territoire français, quelque service qu'il puisse rendre. La paix civile et religieuse a un coût.

Bref, pour le moment, la forteresse du Ministère de l'Environnement tient bon, se sent prête à l'assaut de toutes les catégories sociales ou professionnelles qui "se croiraient" sacrifiées, à tort ou à raison, sur l'autel de l'écologie.

Sa péroraison rendant un hommage appuyé à un Président de la République, dont il énumère les actions promptes et énergiques face aux crises diverses, est évidemment sympathique. Ce qui permet de penser qu'en tout état de cause, si nécessaire, c'est le Président qui décidera d'un changement de cap, et son fidèle Jean-Louis Borloo participera, avec tout l'équipage, à la manoeuvre.

Sceptique

*La taxe carbone est déjà largement payée par les français, confrontés à un hiver très froid et très long, contraignant à une surconsommation d'énergie. Même le bois de chauffage a doublé son prix en quelques années.

**Les photos aériennes prises d'une altitude suffisante ne sont pas diffusées.

***Il n'est pas douteux que des manipulations de résultats, des choix préférentiels de données, ont été pratiqués dans l'intimité du GIEC.  

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Commentaires
S
la nécessité de s'éloigner de la mouvance écologiste, mauvaise conseillère.
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S
Que ce soit à droite ou à gauche, les annonces protectionnistes sont plus payantes que les appels au dynamisme, au risque, à l'initiative. L'essentiel est d'avoir des voix.<br /> La dynamisation de l'économie, encore de la responsabilité de l'État, comme autrefois, s'opère loin des meetings.<br /> Le retour du FN, c'est le retour de ses électeurs, qui trouvent le Gouvernement de Sarkozy trop "cool" avec la délinquance.
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L
Quand j’entends les discours de Fillon et d’Aubry d’avant-hier soir, qui n’ont à la bouche que les mots, “besoin de protection”, “protéger les Français”, je suis inquiet pour mon pays. Alors que celui-ci crève à petit feu de sa perte progressive de compétitivité, il ne s’agit pas de “protéger” le pays, mais de le dynamiser. C’est pas les politiques environnementalistes inconsidérées, voire absurdes, ni le principe de précaution qui y contribueront. C’est des autoroutes sûres et rapides, donc plus nombreuses, des lignes TGV, la nouvelle génération de centrales nucléaires, ITER, des biotechnologies modernes, les OGM, les nanotechnologies, des pesticides variés et modernes, etc. C’est pas la taxe carbone, même aux frontières !<br /> <br /> J’avais écrit plusieurs fois sur d'autres forums, qu’à force de racoler les électeurs écolos, Sarko faisait le lit du FN. Je ne me suis guère trompé. Pourtant la sagesse populaire a compris depuis longtemps qu’il est difficile de courir deux lièvres à la fois.<br /> <br /> Soit dit en passant, c’est pas une politique FN qui dynamiserait la France, lui qui ne parle que de nous protéger de tout, les immigrés, la mondialisation, l’islamisme. Sur ce dernier point il n’a pas forcément tort, mais enfin c’est un peu limité comme politique…<br /> <br /> Conclusion : il est temps de remplacer Borloo et Jouano par Allègre et Courtillot, et de fermer la porte des ministères et de l'Élysée à l'inénarrable Monsieur Hulot.
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S
Il est sûr que les "emplois verts", dont on attend qu'ils se substituent aux emplois de production perdus, seront à faible valeur ajoutée, à caractère de service de faible technicité, ou de production à rendement faible et de coût élevé, comme le "bio". L'autarcie préconisée tirera le niveau de vie vers le bas. <br /> L'écologisme assume, pas "urbi et orbi", par prudence politique, sa vision régressive de l'économie. Il attend d'être aux manettes pour dévoiler ses batteries.<br /> Il est sûr que les politiques ont perdu du temps et de la crédibilité en s'amarrant au train de l'écologisme. Sarkozy a-t-il sifflé la fin de la récréation? On le saura vite, et ses troupes se rangeront sans broncher derrière lui.
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L
"Bref, pour le moment, la forteresse du Ministère de l'Environnement tient bon, se sent prête à l'assaut de toutes les catégories sociales ou professionnelles qui "se croiraient" sacrifiées, à tort ou à raison, sur l'autel de l'écologie."<br /> <br /> On peut penser que ça ne va peut-être pas durer très longtemps. En tout cas il faut l'espérer très fort. Comme ça, un peu au pif, mais sans doute sans trop me tromper, je dirais que l'écologisme coûte environ trois points de croissance à notre malheureux pays !
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Sceptique
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