Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sceptique
10 mars 2010

La guerre de cent ans....revient!

"Le français se meurt, le français est mort!" L'oraison funèbre ne va pas plus loin. Le diagnostic de l'urgentiste, et son traitement, suivent:"Boutons l'anglais hors de France"! 

Pourtant, l'Angleterre est maintenant bien gentille. Elle est le musée nostalgique de notre monarchie, qu'à cette distance nous pouvons aimer. Et, puis question économie, à part la City, nos biscotaux soutiennent la comparaison, depuis quelques décennies. Les nouveaux "godons" sont américains, et eux, ils sont encore les plus forts!

L'outrance, la haine, la pensée magique, pourraient-elles sauver notre belle langue, d'une mort annoncée?

Au fait, quelle mort? Certes, quelques millions de français, pas loin de soixante-cinq, la malmènent chaque minute, la piétinent, la tordent, l'amputent, la rudoient, la salissent. Mais sitôt qu'ils se taisent, elle leur échappe et se réfugie dans les bibliothèques, les librairies, ou dans ses appartements privés, les dictionnaires. Jusqu'à ce qu'elle soit débusquée, arrachée à sa cachette, pour un nouveau mauvais quart d'heure à passer.

Moi, je trouve qu'elle a la vie dure. Sa résistance est admirable. Si, à mon insu, quelque part en France, un locuteur arrive à lui faire la peau, elle doit ressusciter, telle le Phénix, car je ne m'en aperçois pas.

S'occupe-t-on d'elle? Va-t-on à son secours? Des nuées de médecins, oui. Très inquiets, très empressés. Ils sont d'accord avec le diagnostic: "l'anglais, vous dis-je". Et avec le traitement "Purgare, ensuita, saignare".

Le porteur de germes, c'est le libéralisme anglo-saxon. "Si l'Angleterre entre en Europe, le français en sortira "(les pieds devant), aurait prédit Jean-Noël Jeanneney. Nous ne pouvons ignorer la douloureuse expérience de nos cousins québécois, qui n'avaient pas affaire qu'à quelques colonies de wasps*! De vraies nuées venimeuses. Qu'il leur a fallu dresser, le mot apprivoiser n'étant pas assez fort.

Toute cette glose est bien ridicule! Même si mes oreilles, et mes yeux, souffrent, quotidiennement, du massacre, par ignorance, de la langue française, ce n'est pas hors de notre société que j'irai prendre par les cornes le bouc émissaire.

Et la solution qui consisterait à l'empailler ou à la momifier, à la mettre sous protection policière, me parait indigne et inefficace. Nous n'avons pas à défendre la langue française, mais par contre, nous avons la responsabilité de la faire vivre. C'est une affaire strictement franco-française.

Ce qui peut nous arriver de l'étranger, ce sont les encouragements, le réconfort. Si notre langue ne sert plus beaucoup au commerce international, à la finance, à la diplomatie, elle est toujours aimée comme une oeuvre d'art. Il y a beaucoup de réparateurs en langue française qui restaurent ce qu'ils ramassent dans nos décharges. Qui font concurrence à nos lettrés, mettant sur le marché des oeuvres admirables, sur lesquelles nous nous jetons. Hector Bianchiotti, Milan Kundera, Andreï Makhine, Tahar Ben Jelloun, Jorge Semprun, et bien d'autres que je ne connais pas encore, écrivent leurs oeuvres dans un français qui nous régale. 

Nous convaincre que nous possédons une langue aimable, à défaut de l'être toujours nous-mêmes, pourrait adoucir nos moeurs, après tout. La peur, la haine qu'elle induit, sont des sentiments qui nous rongent, sans aucun bénéfice.

Sceptique

*Je n'ai pas résisté au jeu de mots "en anglais" entre wasp, la guêpe et WASP (white anglo-saxon protestants), uniques objets de nos ressentiments.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
S
il ne serait pas impossible de rencontrer des exemples semblables, qui plus est, pas seulement anglophones. <br /> Je crois savoir que Montréal, où j'ai séjourné dans les années 80, et qui comportait déjà une importante population anglophone, s'est beaucoup développée depuis, et a accueilli une forte immigration non francophone. Ce cosmopolitisme favorise la formation de communautés difficiles à assimiler. Apparemment, le gouvernement du Québec rencontre une difficulté à faire appliquer ses lois spécifiques, ou n'ose pas sévir.<br /> C'est vrai, la langue anglaise nécessite moins d'effort à ces immigrants.<br /> Ce que je récuse, en tout cas dans le cas de la France, c'est l'efficacité de mesures coercitives, rajoutant à un climat dépourvu de chaleur envers tous les étrangers. Il n'y a d'ailleurs que dans les grandes villes qu'il se forme des "kystes" mal assimilés. Quant aux milieux d'affaires, il est évident qu'ils sont dominés par les anglo-saxons, anglais et américains, et que leurs employés français doivent posséder leur langue.<br /> Les québécois nous apportent beaucoup par leur perfectionnisme et leur dynamisme, les rendant moins frileux que nos lettrés.<br /> Je le redis: les écrivains qui écrivent en français par amour de la langue, nous mettent sous le nez ses qualités, nous obligent à la pratiquer avec le même zèle. <br /> Merci pour votre visite et votre commentaire, et merci à la blogueuse qui "remonte les bretelles" à tous ceux qui écorchent le français.
Répondre
G
Bonjour Monsieur Sceptique,<br /> <br /> Vous affirmez que:<br /> "Ce qui peut nous arriver de l'étranger, ce sont les encouragements, le réconfort".<br /> <br /> Afin de dissiper votre scepticisme, voici un son de close venant de Montréal, la métropole économique du Québec.<br /> <br /> Si vous avez à cœur la langue de Molière, pouvez-vous faire circuler dans votre milieu!<br /> Merci à l'avance!<br /> <br /> CENTRE-VILLE DE MONTREAL<br /> <br /> ====================================<br /> <br /> Une anglicisation fulgurante en photos et vidéos.<br /> <br /> Déjà un millier de dérogations à la Charte de la langue française!<br /> <br /> Et ce ne sont ni des rumeurs, ni des ouï-dire, ni des peurs mal-fondées, ni des épouvantails à moineaux, ni des conclusions théoriques basées sur des rapports de statistiques tronquées produits par l'O.Q.L.F; Ce n'est qu'un constat sur le terrain.<br /> Et comme Paul Watzlawick, philosophe et grand psychanalyste, dit bien dans sa formule: "La déliquescence des cultures précède la disparition des sociétés".<br /> « Quand nous défendons le français chez nous, ce sont toutes les langues du monde que nous défendons contre l’hégémonie d’une seule. » – Pierre Bourgault<br /> <br /> Allez visiter le site web d'Impératif Français pour voir en totalité le millier d'infractions à la loi 101 au centre-ville de Montréal : <br /> http://www.imperatif-francais.org/bienvenu/articles/2008/montreal-anglais.html<br /> <br /> <br /> Pour un bref aperçu (si vous manquez de temps), allez visiter ce lien:<br /> http://www.youtube.com/user/montrealenfrancais<br /> <br /> Gilles Thompson
Répondre
Sceptique
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité