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Sceptique
22 mars 2010

Élections Régionales: suite et fin

Le deuxième tour des élections régionales s'est achevé par une nette victoire des coalitions de gauche, et un maintien difficile des positions de la majorité présidentielle en Alsace, bastion très symbolique, tandis qu'elle conquérait la Réunion et quelques heures plus tard, la Guyane.

Il n'est pas dans nos habitudes, tant à gauche qu'à droite, de nous arrêter au taux d'abstention. Seuls 5%, en moyenne, d'électeurs supplémentaires ont fait l'effort de venir voter, ce qui n'a pas suffi, sauf en Alsace, à modifier les projections tirées du 1er tour. Mais il n'en reste pas moins qu'on ne peut tirer d'enseignement sur les futures élections nationales, et désigner d'avance leurs vainqueurs.

Rien de surprenant cependant que les vainqueurs en usent pour intimer au Président et à son gouvernement d'appliquer désormais le programme de la gauche, chargée du mécontentement des citoyens...mécontents. Il s'agit là d'une séquelle de la quatrième république, qui faisait les affaires de la gauche, sinon du pays. Dès le premier sondage, elle l'exige avec constance. Pourquoi pas une cohabitation, pendant qu'on y est?

Que peut-on faire du succès notable du Front National, rené de ses cendres? Rien, dit la gauche, qui n'y voit que la conséquence de l'ouverture malencontreuse de la boite de Pandore, par le Président Sarkozy et son Ministre Éric Besson. Quelle bêtise! Les électeurs du Front National ont voté utile en 2007, séduits par les discours fermes du candidat Sarkozy. Eux aussi, ils expriment leur mécontentement, en revenant au parti qui partage, à tort ou à raison, ce qu'ils pensent. Il ne faut pas se faire d'illusions, il y a, en France, un mouvement d'opinion nationaliste, souverainiste, anti-européen et xénophobe, qui s'est cristallisé autour du tribun Jean-Marie Le Pen, dont la relève est maintenant assurée par sa fille, Marine Le Pen. Cette relève paraissait difficile, en raison de l'intransigeance du vieux chef, de son goût pour le pouvoir, et le reste de la communauté politique espérait bien que le Front National ne lui survivrait pas. Avoir honte de ce qu'un tel mode de penser existe dans notre pays n'autorise pas à le nier, à faire comme si il n'existait pas, voire à le provoquer. Il devrait nous contraindre à sortir de l'illusion gravée sur tous les monuments de la République, dont chacun des termes n'est qu'un simple projet. Difficilement réalisable avec une haine coutumière partagée à égalité par les composants de la nation française. Nous avons la liberté de ne pratiquer ni l'égalité, ni la fraternité, tant qu'elles en restent à l'état de sentiment. Ce n'est pas pour rien que dans notre pays, la possession et l'usage des armes sont strictement contrôlés!

Grâce à la constitution de la Vème République, le Président Nicolas Sarkozy et son gouvernement ont le droit et le devoir de poursuivre la mission qui a été validée par les votes présidentiel et législatif de 2007. Ils peuvent, même, mettre de côté toutes les concessions "a priori" à l'opposition, cesser de s'aligner sur leurs adversaires par des surenchères, en matière de religion écologique, en particulier. Le désaveu de leur électorat tient beaucoup à des mesures tracassières ou à des projets incompréhensibles comme une taxe carbone nationale et sacrificielle, prises sur l'injonction des ayatollahs verts, quand ce n'est pas des "khmers verts", comme les appelle "gentiment" le socialiste Le Drian!

Remettre debout notre économie, retrouver la croissance, pour créer et recréer des emplois marchands, vrais, sains et durables, sans créer en même temps des entraves supposées empêcher le ciel de nous tomber sur la tête, voilà ce à quoi peut se consacrer le gouvernement de la majorité nationale (elle ne l'est peut-être plus, mais la constitution ne prévoit pas une présidentielle et une législative tous les six mois, durée moyenne d'un vrai "état de grâce). Tel était le discours, hier soir de Christine Lagarde, chargée de défendre le "mauvais usage" fait des riches, depuis l'avènement de Nicolas Sarkozy. Il a dit, à son propos, qu'il prenait sur lui tous les risques, toutes les responsabilités, qu'il boirait la coupe jusqu'à la lie. Témérité, peut-être? Mais les 53% de voix qui se sont portées sur lui en 2007 investissaient son audace et sa détermination. S'il ne dispose plus de la popularité, il lui reste la légitimité, et la mission, inachevée.

Le projet de tout casser, de revenir à 1981, plus le régime sec, c'est dans deux ans!

Sceptique

 

 

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Commentaires
S
les électeurs du Sarkozy du millésime 2007 n'exigeaient pas du bio, bien au contraire. <br /> Mais Saint Nicolas Hulot est arrivé et à fait son chantage: appliquez "mon" programme, sinon je vous dénonce à la télé. Ainsi fut fait. Il avait déjà NKM dans son...brain-trust, et J.L. Borloo comme goûteur. On connaît la suite, mais je crois que ça y est, maintenant, il a compris.
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C
Je sais bien que c'est un truisme, mais les électeurs préfèrent l'original à l'imitation. En envoyant Kosciusko-Morizet faire la bise à Bové et sacrant Borloo archi-prêtre de l'environnement, Sarkozy a cru détourner des électeurs "verts" comme il avait extrait des électeurs du FN par sa campagne présidentielle. Il n'a abouti à rien, c'était prévisible. Je remarque tout de même que la Gauche ne la ramène pas plus que le minimum symbolique, parce qu c'est maintenant qu'ils vont recommencer la castagne.
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S
Ils ont fait les gros bataillons des abstentionistes, c'est vrai, car ils ne peuvent pas encore voter contre lui. Giscard, Mitterand, Chirac, ont connu les mêmes érosions après quelques mois de pouvoir, mais ils ont bouclé leur temps de présidence. Leur légitimité n'était pas contestable et la constitution de 1958 a été faite dans ce but, donner au pays un gouvernement stable, révocable à son terme, mais pas à l'occasion de chaque problème. <br /> Sarkozy doit finir son mandat et réaliser des réformes structurelles dont on a besoin (et sur lesquelles l'opposition, qui les critique, car elles sont impopulaires, ne reviendra pas).<br /> S'il conclut à la nécessité et à la possibilité de se représenter, il se soumettra aux primaires de son parti, et si un autre candidat lui est préféré, il se retirera. Si les français choisissent un autre Président, il y aura alternance et le même désamour. Ce n'est pas vraiment une question de personne.
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P
je continue à penser que c'est d'abord par ses propres électeurs des présidentielles que Sarkozy a été contesté à l'occasion de ces élections régionales. je connais plusieurs personnes autour de moi qui ne revoteront plus pour lui. En d'autres termes, la question du prochain candidat de la droite ne devrait-elle pas être réouverte?
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Sceptique
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