Actualités, en bref
Il y a trois catégories d'abstention. Celle de ceux qui vivent au jour le jour, pas toujours mal, et ne ressentent aucun intérêt pour ce qui se passe au delà de leur pré carré. Il y a ceux qui attendent beaucoup de la société et qui ne voient rien venir du tout. Leur abstention est un geste de dépit.
Enfin, il y a ceux qui n'attendent rien de précis pour eux mêmes, mais qui ont un certain niveau de conscience politique, transformant leur vote en une sorte d'ordre de mission, confiant implicitement à leur élu leur propre vision de la politique, ce qu'ils feraient, eux, s'ils étaient à sa place. Par un manque, tout à fait explicable, de modestie, ils ressentent durement le décalage entre leurs voeux intimes et la réalité qui leur revient. La nouvelle déception leur dicte l'abstention. Ils ne trouvent pas chez les autres candidats suffisamment de similitude avec leur propre programme pour en choisir un. Cette abstention "narcissique" est particulièrement bien représentée chez les lecteurs du Monde, interrogés par le journal.
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"Vous êtes battus, changez de politique!". L'injonction, même anticonstitutionnelle, ne manque jamais, qu'il s'agisse d'une élection intermédiaire ou d'une manifestation étoffée. "Il" l'a fait. Il a formé sa garde en carré, et a abandonné la taxe carbone, ce tribut promis au gourou Nicolas Hulot. "Parjure!" ont alors crié ceux-là mêmes qui exigeaient "un changement de politique". 'Il" l'aurait maintenue, envers et contre tous les assujettis, l'invective aurait été différente, mais elle aurait été. Les Verts sont furieux, eux qui auraient volontiers fait de la taxe carbone un assommoir. Seule Ségolène Royal, qui avait signé la promesse, comme tous les candidats, mais qui l'avait clairement désapprouvée lors de son inscription dans une loi, ne désavoue pas le renoncement. "La société n'est pas prête, elle n'offre pas les moyens de transports collectifs, la voiture électrique, et ceux qui doivent prendre leur voiture pour aller travailler seraient pénalisés", précise-t-elle. Quant à notre Ministère de l'Environnement, chargé de la séduction des écologistes, le désaveu, le lâchage qui lui sont imposés, par raison, les trouble, voire les bouleverse, comme Madame Jouanno, qui y croit dur comme fer. Jean-Louis Borloo prend les choses avec le sourire et du flegme. Je m'y attendais.
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Ségolène, encore! Elle fait sa entrée médiatique sur TF1, très en forme et très en beauté. Soixante pour cent de suffrages, ça pose. "Je ne suis pas candidate". Quoi? Elle n'est pas candidate du Parti Socialiste, est-ce cela qu'elle veut dire? Elle ne s'est pas présentée Rue de Solférino, pour être sur la photo des présidents des Régions, tous socialistes, tous des hommes! Par contre, elle les a retrouvés pour le dîner. S'est-elle chargée de l'addition? Il n'y a pas de doute pour moi. En 2012, elle ne s'exposera pas à la loterie des primaires, à l'examen préalable qu'elle a du accepter en 2007, et qu'elle doit considérer comme un diplôme de présidentiable, définitif. Elle posera sa candidature, à la primaire à l'échelle nationale qu'est le premier tour. Ce serait bien le Diable qu'elle ne devance pas le candidat de gauche désigné par le parti et ses alliés. Être au deuxième tour, face au candidat de droite, Nicolas Sarkozy ou un autre, c'est le seul combat qui lui paraît digne d'elle. Ce n'est pas pour rien qu'elle a fait de sa région un laboratoire d'essais, un bureau d'études, un "chef d'oeuvre"comme les réalisaient les postulants à un titre d'ouvrier d'art, autrefois. Il y a une incom patibilité psychique entre la personnalité de Ségolène Royal et l'humilité monacale du couvent socialiste.
Sceptique
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