Le retour de Clotilde Reiss

Curieux, bizarre, suspect, troublant, allons donc, vraie espionne, tout ce fric pour elle. J'en passe. Je suis sans illusions sur la méchanceté humaine "spontanée".

Je suis plus critique à l'égard des démentis des responsables politiques, car à moins d'une demande expresse du gouvernement iranien réellement honteux de lui même, je ne vois pourquoi nos gouvernants démentent des négociations sur un donnant-donnant.

Nous ne sommes plus au moyen-âge, où la capture d'un sujet qui n'était ni prince,ni roi, était inscrite au compte profits et pertes. Cette sollicitude d'un état envers ses citoyens, même coupables, ou suspects, de délits, commis en terre étrangère, je la trouve même très honorable, et en progrès sur une indifférence qui n'est pas si ancienne.

Et s'il faut faire avec le moyen-âge des autres, je suis pour, aussi. Je suis pour les rançons, ou les échanges, d'otages, de condamnés, de suspects. Un captif à l'étranger , c'est soit une condamnation qui doit pouvoir être révisée, avec le soutien du droit français, soit un acte de chantage politique ou crapuleux. C'est aussi la perspective d'un long emprisonnement, ou d'une longue captivité, sans soutien de sa famille, dans un univers culturel différent, ou au secret absolu. 

Ingrid Betancourt a été agonie d'injures. Même les infirmières bulgares ont été salies. D'une manière générale, quand le malheur d'un être humain est médiatisé, il ne manque pas de spectateurs pour pointer le pouce vers le bas, comme au cirque antique. Contrairement à ce que je lis souvent, les dirigeants politiques doivent être "dirigeants", et non courtisans de leur peuple, qui peut se tromper.

Donc, fruit du pur hasard, ou opportunité exploitable, nous avions sur notre territoire un iranien retenu à la demande de la justice américaine, mais pour lequel notre justice n'a pas trouvé matière à extradition*. Et un condamné pour l'assassinat du Ministre iranien Chapour Bakhtiar, qui a achevé ses dix-huit ans de rétention incompressible. Deux contre une? Ce sont les femmes féministes qui sont comblées!

Mademoiselle Reiss a été une "honorable correspondante" de nos services de renseignements, au milieu de la tourmente iranienne? Et alors? Cela ne fait que renforcer la responsabilité, le devoir d'assistance du gouvernement français. 

D'accord, depuis Jacques Chirac en 1988, on sait que la libération, chèrement payée, d'otages, ne profite pas aux politiques qui s'y sont attelés. Mais les journalistes libérés ont sûrement un sentiment de reconnaissance pour celui qui les a fait revenir.

J'ai coutume de dire qu'une société est une somme de négatif et de positif. Il vaut mieux que le positif soit majoritaire et bien placé.

Sceptique

* On voit que la justice suisse prend le temps d'examiner la demande d'extradition qui vise Roman Polanski. Et là, l'opinion approuve (mais pas à l'unanimité).

Note du 20 Mai 2010: Le choeur du P.S., spécialiste du contrepoint, donnant particulièrement de la voix dans cette affaire, "l'électron libre" Daniel Cohn-Bendit leur lance:"Arrêtez de jouer aux vierges!". Super!

Comments

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bien d'accord avec vous.