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Sceptique
21 juin 2011

Petits meurtres entre adolescents

Ce phénomène de déchainements meurtriers entre adolescents, sous des prétextes plus que légers, est doublement inquiétant. Il semble s'étendre vers le bas, se rapprochant de la vraie enfance, pré-pubertaire, et ne rencontrer aucune résistance interne chez ces jeunes meurtriers. Ils laissent aller leur colère, s'y livrent complètement, en solitaire. Dès qu'il y a groupe, il y a une plus grande facilité à s'unir dans le meurtre, mais cette facilité n'en reste pas moins un symptôme d'une pathologie de la société. Dès qu'elle n'est qu'individuelle, elle dénote des carences graves dans la formation de la personnalité et du caractère*.

Sous réserve de confirmation, il a été dit à propos du meurtre à coups de poings et de pied de l'adolescente de 13 ans, à la sortie du collège, par un garçon de quatorze ans, que ce dernier "faisait de la boxe". 

À ma connaissance, les formations aux sports de combat, dont la boxe appartient aux plus anciens, s'accompagnent d'une éthique proscrivant d'en faire un avantage dans les relations avec les autres, hors légitime défense. Comme je ne doute pas que cette règle ait été rappelée à cet adolescent, il faut croire que la greffe n'a pas pris, sur un support  insuffisamment réceptif. Car, malheureusement, c'est dans la famille que les règles sociales s'enseignent et se consolident.

Comment pourrait-on remédier à cette forme d'échec de l'éthique des sports de combat, semée sur un terrain finalement stérile? Par l'exigence d'un entretien préalable entre le formateur et les parents du postulant (ou de la postulante), l'évaluation de leur autorité, et des particularités de la motivation. L'autorisation simple et le classique certificat médical ne devraient plus suffire.

Une vie perdue, une autre, foutue, ça donne à réfléchir. Malgré son appellation orgueilleuse, l'Éducation Nationale sera impuissante à faire ce qui n'a pas été fait dans les familles. Les enseignants n'y sont pas préparés, et ils s'exposeraient encore plus dangereusement. La Justice est-elle mieux armée? Il ne semble pas. Comment punir efficacement, car il le faut bien? 

Sceptique

*Le caractère est la surface offerte au contact avec les "autres", par "une" personnalité.

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Commentaires
S
Ce billet a été relu à l'occasion d'un nouveau fait beaucoup plus grave, "l'exécution" préméditée par quatre lycéens d'un cinquième, dont ils craignaient une dénonciation pour un cambriolage "en réunion". Ils ont même essayé de rendre inidentifiable le cadavre en le brûlant. La méthode du "milieu" de Marseille fait école.<br /> <br /> Une vie perdue, quatre foutues, le bilan est lourd. Encore une fois, l'incommunicabilité entre les adultes et les adolescents est à mettre en cause. Comment y remédier? Comment la prévenir? Bien que les enseignants n'aient aucune responsabilité dans ce phénomène, qu'ils ouvrent ce débat sur la communication avec leurs élèves serait mieux que rien.
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S
Le droit de tout faire, accordé aux garçons par leur mère, et en même temps, l'injonction qui lui est faite, dès qu'il est capable de courir, de ne pas rester "dans les jambes" des femmes (mère et soeurs), qui s'activent dans la maison, revient à confier l'éducation des garçons à ceux qui sont déjà les maîtres de la cité.<br /> Dans les familles qui ont pris conscience de ce point faible, et qui gardent tous les enfants à la maison, contrôlent le travail scolaire et surveillent leur comportement, ce phénomène n'apparait pas, indépendamment des convictions religieuses.<br /> Il n'est, par contre, pas impossible, que ceux qui trainent dans la rue, s'affilient aux bandes, et ont maille à partir avec la police, soient sensibles aux invites des djihadistes, qui justifient et utilisent leur violence.
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L
Le trou dans les limites du moi, ne serait-ce pas l'abîme entre la douceur évangélique et le djihad islamique ?
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S
....ou faible. Vous touchez sans doute là ce qui fait la difficulté d'intégration, à l'échelle de l'Europe, et même de tout l'Occident, d'une certaine immigration. Quelque chose qui n'a pas été dit. Un trou dans les limites du MOI.
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P
je pense que vous avez raison de mettre au centre la responsabilité familiale ("ce qui n'a pas été fait dans les familles"). Ou ce qui a été fait mais autrement: je veux dire par là qu'il y a sans doute des familles qui conçoivent l'éducation (par exemple pour des raisons culturelles) autrement que comme éducation à la non-violence.
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Sceptique
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