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Sceptique
24 juin 2011

Fuite d'un sujet du "bac": haro sur le ministre!

Le "bac" est notre idole, plus que centenaire, et notre société n'arrive pas à choisir la matière dont elle doit être composée. En bronze, trop coûteux pour en placer une dans chaque foyer, dans chaque chambre de chaque jeune adulte, ou en carton-pate, ou encore en plâtre, comme les statues saint-sulpiciennes?

Au nom de l'égalité, mais sans prendre le risque de l'attribuer systématiquement à tout citoyen (ou citoyenne) à l'occasion de son dix-huitième anniversaire, ce qui retirerait toute valeur à l'examen, notre société s'est fixée comme objectif de faire parvenir 80% d'une classe d'âge à l'obtention du fameux sésame. Car c'est bien de cela qu'il s'agit: le droit automatique de s'inscrire à l'Université, dans la discipline de son choix. Vingt pour cent d'échecs est le minimum de valeur, irréductible, assigné à ce contrôle des connaissances en fin du cycle secondaire. "On" approche, de manière asymptotique*, de cette limite de la vraisemblance. 

Toujours au nom de l'égalité, les épreuves sont identiques sur l'ensemble du territoire de la République. Pour éviter les fraudes, la mise sur le marché des sujets qui seront proposés aux candidats, avec leur corrigé, des précautions dignes de Fort Knox sont prises pour qu'à l'heure H, les sujets soient distribués à tous les candidats, où qu'ils se trouvent.

Comme pour la pomme de terre de Parmentier, le secret est le début de la tentation. Dévaliser Fort Knox est un bon sujet de film d'action. Et maintenant, internet est un moyen instantané et sans frais de connaître la gloire et la reconnaissance des internautes en leur livrant ce qu'ils ne sont pas supposés savoir.

Des failles dans le déroulement des épreuves du bac, il y en toujours eu. La rédaction des sujets, leur cohérence avec l'exactitude ou le programme, sont parfois en cause. Il faut faire repasser l'épreuve. Les fraudes individuelles sont un jeu répétitif. Elles entraînent l'exclusion des coupables pris sur le fait.

Mais dans le cas présent, la fraude, probablement de portée imitée, mais non repérable, ne porte que sur un quart de l'épreuve de mathématiques du bac S , sa "mise en bouche". 

Alors, pour éviter l'annulation totale de l'épreuve, le Ministre*(pfouii!), a décidé de réduire la correction aux trois autres questions ou problèmes, et de leur attribuer les quatre points litigieux, à répartir.

Tollé général ou presque. Cette première question était, on l'a dit, une "mise en bouche", une "question de cours". Elle était à la portée de tout bon élève, pour lequel ces quatre points étaient bons à prendre.

Si on met bout à bout toutes les protestations (de candidats, de parents, de syndicats d'enseignants, et de "yakas" non concernés) on aboutit "mathématiquement", c'est le cas de le dire, à l'attribution généralisée des quatre points à tous les candidats, qu'ils aient réussi, ou non, cette épreuve. Qu'on en fasse cadeau à tous! 

Pauvre Ministre, qui a cru bien faire, et qui a mécontenté tout le monde. Sa mésaventure, une de plus pour la fonction, renforce mes doutes sur l'utilité d'icelle. Si "Ils" (avez-vous remarqué que la parité n'a pas encore concerné cette fonction, ce qui résulte d'une galanterie irréductible, quand on connait son sort assuré?) trouvaient grâce devant leur public, toutes catégories représentées, ce serait une vraie révolution. Un seul a connu cet état de grâce, Jack Lang. Il devait avoir une bonne concordance astrale! Tout se passe, depuis, comme s'il était irremplaçable. 

Sur la dernière décision, même la très indépendante PEEP y va de sa critique. Sous la Terreur, Luc Chatel aurait déjà perdu sa tête. Autres temps, autres moeurs....mais mêmes démangeaisons!

Depuis les années 80, un Ministre de l'Éducation Nationale est un homme sacrifié, l'équivalent de l'éclaireur dans les armées en campagne, des capitaines et des trouffions lancés sur les mitrailleuses Maxim en 14-18. J'exagère, bien sûr! Mais il n'y a aucun ancien Ministre de l'Éducation Nationale, même de gauche, qui se risque à la présidentielle. Trop de souffrances, de cicatrices. Chez François Bayrou, c'est une "formation réactionnelle", comme disent les "psys", à la mesure des humiliations subies. Mais ce n'est pas une raison pour le consoler de cette manière.

Le réformateur du Mammouth n'est pas encore né, à moins qu'il ne soit déjà dans les "limbes"**. 

Sceptique

*asymptotique: caractère d'une variable qui tend vers une valeur définie sans jamais l'atteindre.

**Les limbes: au-delà spécial ajouté à la doctrine chrétienne pour les âmes des enfants morts avant d'avoir été baptisés.

 

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M
Monsieur, vous avez mis le lien de mon blog sur votre site et je vous en suis tres reconnaissant.<br /> Je voudrais mettre le lien de votre blog sur mon site mais je ne sais pas comment faire.<br /> Cordialement, <br /> maxiam
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Sceptique
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