Europe: pourquoi ses riches veulent payer plus.

Après les milliardaires américains, qui ont réclamé d'être plus imposés, mettant mal à l'aise un Parti Républicain défendant la juste politique de George W.Bush, ce sont quelques riches français, de droite, et de gauche, qui ont réclamé l'honneur de contribuer plus au sauvetage de leur patrie. Leur prière a été exaucée, avec modération, car ce qui leur est demandé, surtout, c'est de rester en France et d'y faire des investissements productifs. Et puis, ils n'ont pas indiqué le seuil de tolérance à la razzia sur leur blé, qu'ils s'étaient fixé individuellement. Les responsables des finances publiques ont du bon sens. Ils savent faire la distinction entre les contribuables captifs, les plus nombreux, et ceux pourvus d'ailes et de nageoires. L'inspection générale des finances n'a pas usé de la langue de bois pour le rappeler.

Si on n'a pas entendu beaucoup les milliardaires grecs, il y a eu de quoi être surpris d'apprendre que des milliardaires allemands proposaient leur B.A. en faveur des pauvres grecs, faisant honte au passage à la pingrerie de leur bien élue. Ils ont, eux, le souci de la sauvegarde de la zone Euro, et, au delà, de la fragile construction européenne.

"On sait toujours ce qu'on perd, on ne sait jamais ce qu'on prend." Ce qu'ont à perdre les milliardaires en même temps que l'Union Européenne libérale et démocratique, c'est précisément ces deux qualités fondamentales: le droit de gagner de l'argent, et le droit de parler, de donner leur avis, comme n'importe quel citoyen.

Le droit d'être milliardaire existe partout dans le monde, ne manquera-t-on pas de leur faire remarquer. L'ex-URSS en compte beaucoup, la Chine encore plus. Même le très austère nord-coréen Kim-Joong-Il mène grand train(blindé) dans son pays, à la diète depuis longtemps. Seule Cuba semble avoir préservé la vertu communiste.

Oui, mais...! Comme Nicolas Fouquet le fut à Pignerol, la Russie de Poutine a placé dans un frigo sibérien à barreaux, un de ses milliardaires trop bavard. Un exemple à ne pas suivre. Quant à la Chine, elle entretient le doute et le suspense en liquidant de temps en temps un de ses milliardaires, sous le prétexte non vérifiable, selon nos critères, de malversations. C'est la faute la plus facile à fabriquer, comme on le voit "à répétition", en Russie, à propos de Khodorkovski. De quoi calmer ceux qui ne se sentent plus pisser en consultant leur compte en banque.

Mais nous n'en viendrons jamais à ça, s'exclameront les futurologues les plus distingués! Ces quelques riches, sûrement minoritaires, qui défraient la chronique, sont peut-être plus lucides, ou plus méfiants. Ils savent que la crise n'est pas terminée, que la confiance dans l'économie de marché, dans les vertus de la démocratie, est fortement ébranlée. Que la fin du capitalisme se porte bien. Donnez un bout de pouvoir à un Besancenot, à un Mélenchon, ou à quelque autre révolutionnaire, vert, rose ou rouge, et il pourrait bien se dégager du chambardement politique, économique et social, provoqué, un "leader maximo" mettant tout le monde d'accord, tel Raminagrobis.

Et, ça, dans quelques têtes qui peuvent compter et penser en même temps, ça donne à réfléchir. La défense de la Liberté, c'est de l'intérêt bien compris.

Sceptique