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Sceptique
3 septembre 2011

ITALIE, pourquoi m'as-tu abandonné?

La police italienne a pris des leçons de la nôtre, mais en les corrigeant. Son excessive discrétion, son respect pour les responsables politiques, ne s'occupant d'eux que s'ils sont désignés à sa sagacité par un juge d'instruction, un procureur de la République, ou la Cour de Justice de la République, compétente pour les élus en fonction.

La police italienne, donc, voulant en savoir plus sur Silvio Berlusconi, Président du Conseil en fonction, mais, selon toute apparence, plus pour longtemps, l'a mis sur écoutes. Sans hésiter.

Ce qu'elle a entendu l'a "bouleversifiée"*, tout simplement. S'identifiant au Christ sur la croix, celui qui se pensait le sauveur de l'Italie exprimait son désespoir en désignant sa patrie comme "un pays de merde"!

"Trop, c'est trop", ont souffert les poulets italiens, et ils ont rendu public ce qu'ils ont entendu. Chaque italien sait maintenant que celui pour lequel plus de la moitié d'entre eux a voté pense de l'Italie. Chaque italien ne peut que se sentir visé, coupable, de cette ingratitude. Conviction qui ne pourra que faciliter l'accès au pouvoir de l'actuelle opposition. La police italienne préparerait-elle son avenir?

J'ai, à plusieurs reprises, dit que les succès électoraux de Silvio Berlusconi, ne pouvaient être attribués au hasard. Qu'il ne pouvait y avoir maldonne. Après des années de pouvoir instable et peu efficace, parfois acoquiné à la maffia, les italiens avaient été séduits par cet homme d'affaires, fondateur d'un empire médiatique privé, qui damait le pion à la RAI. Lui-même, enorgueilli par son succès, s'est considéré comme capable d'appliquer sa méthode à la gestion de l'Italie. Dans une Italie catholique, accéder à la richesse est aussi mal vu qu'en France. Adosser sa pensée politique à ce péché capital ne peut être que "de droite". Et l'alliance avec la Ligue du Nord, mouvement des laborieux piémontais qui doivent payer pour les feignants calabrais, était toute naturelle. Temporairement. Car Berlusconi travaillait pour l'Italie léguée par Garibaldi, tandis que son "allié" visait le largage du Sud.

Les points faibles de Berlusconi étaient ses mauvaises habitudes gardées du monde des affaires, et un goût immodéré pour la chair fraiche. C'est un mâle italien pur sang, que le pouvoir libérait des réserves et des limites que la vie ordinaire impose aux hommes...ordinaires. Lui disposait à la fois des moyens de la richesse et de ceux du pouvoir. Ils s'additionnent! L'argent appelle l'argent, le pouvoir, le pouvoir, et l'ensemble, les femmes. Notre nature animale est coriace, sinon éthique.

L'autre ligue, celle des frustrés, qui respectent les règles de bienséance, qui n'offrent pas le flanc au scandale, a fait chanceler Berlusconi, et multiplie à la fois les procès pour "malversations", et pour atteintes aux bonnes moeurs, dont le proxénétisme, étendu à la générosité excessive envers des jeunes filles en fleurs bien ouvertes. De la galanterie au proxénétisme, le chemin est maintenant plus court.

Menacé de perdre tout, tout d'un coup, les délices du pouvoir,et ceux de l'amour, Silvio Berlusconi peut se montrer amer, rancunier, envers cette Italie qui le brûle après l'avoir adoré.

Sceptique

*Néologisme superlatif inventé par les Inconnus, un trio de bons amuseurs des années 1980. 

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