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Sceptique
20 janvier 2012

François Hollande:(entre) Raison et Sentiments

Proposer le blocage du prix de l'essence par le moyen d'une TIPP "flottante", modulant les recettes de l'État....et des Régions, au gré du marché du pétrole brut, est à ranger franchement du côté des sentiments. Sentiment de compassion pour les automobilistes, encore nettement majoritaires en France, et demande d'amour et de reconnaissance en contrepartie. Comme aurait dit Fernand Raynaud, "ça peut payer!" 

Il prend quand même le risque, comme ce fut le cas à la fin des années Jospin, de faire grimper aux rideaux ses alliés écologistes, qui, eux, voient la France du futur reconvertie au "moteur à crottin". Je formule à ce sujet deux hypothèses: ayant rencontré sur le quai d'une gare, sa rivale et néanmoins amie Éva Joly, la passionaria du bon air bien frais, l'idée de la contrarier lui est venue sous cette forme "démocratique" ou "électoraliste", comme vous voudrez. La deuxième hypothèse est qu'il avait l'idée en tête, mais qu'il a gardé son idée "écoloclaste" pour ses ouailles aux oreilles roses.

Et la Raison, dans tout cela? La Raison nous dit que ne produisant pas de pétrole, mais en consommant beaucoup, la subvention en douce de ce produit risque d'être ruineuse pour les finances publiques. Oh, bien sûr, beaucoup de nos concitoyens sont convaincus que ces hausses ne sont le fait que de TOTAL, notre "bouc émissaire de l'hexagone"*. Un blocage des prix leur apporterait du baume au coeur et ferait mal à Monsieur Christophe de Margerie.

Cela ne lui ferait rien du tout et n'apporterait rien de bon à notre balance commerciale. Il est inscrit dans le destin du monde que le pétrole sera de plus en plus consommé, en raison de l'amélioration du niveau de vie de la majorité des peuples du monde, et de plus en plus cher, ne serait-ce que par les difficultés d'accès aux nouveaux gisements, situés sous les fonds des océans, ou dans les régions circumpolaires. C'est loin de chez nous et les français "n'en ont rien à cirer", me direz-vous. Tant qu'on ne vient pas en chercher au large de Marseille, tout va pour le mieux.

Et la Raison nous dit encore que la hausse des prix du carburant rendra rentable l'exploitation des schistes et des sables bitumineux (déjà engagée au Canada, ce qui fait hurler les Verts), et la recherche de carburants produits à partir d'une biomasse qu'on arriverait à faire restituer toute l'énergie cumulée dans sa substance (on n'en est qu'à un modeste 18%, au maximum). Et si l'humanité n'y parvient pas, elle reviendra, dans la douleur, à l'âne et à la brouette**!

Sceptique

* L'expression appartient à un Professeur de Médecine, Cyril Koupernik, à propos d'une maladie imaginaire qui fit gagner beaucoup d'argent aux laboratoires pharmaceutiques dans les années 1960. "Elle" finit par passer de mode devant le scepticisme d'un nombre grandissant de médecins. La formule complète était:"Le magnésium, ce bouc émissaire des ignorants de l'hexagone!" Pas gentil, hein?

**Une belle invention, dont l'éternité est assurée.

 

 

 

 

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Commentaires
S
Il me semble que le bilan de Roosevelt n'était pas meilleur à la fin de son premier mandat. L'économie américaine redémarre assez nettement. Et je mets à son actif qu'il n'a en face de lui que ce qu'il y a de plus médiocre comme conservateurs. C'est peut-être la pensée conservatrice qui est dans une phase d'épuisement.<br /> <br /> Je parie sur lui pour un deuxième mandat. C'est le minimum pour remettre sur les rails les États-Unis.
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C
Les sables bitumineux du Canada ne plaisent pas aux Verts, mais ne plaisent pas non plus à Obama qui a refusé la construction d'un pipe-line devant acheminer du pétrole d'Alberta jusqu'au Golfe du Mexique, avec création d'une vingtaine de milliers d'emplois à la clef. <br /> <br /> J'avoue être terriblement déçu par le bilan d'Obama, que j'avais vu arriver avec énormément d'espoir.
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Sceptique
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