La Cour des Comptes, ou Raminagrobis*

Heureusement pour les candidats, le gros chat est bien nourri et bien élevé. Mais, sans les nommer, il les place face à la vanité de leurs promesses. Qui n'engagent que ceux qui les écoutent, "on" le sait.

Le dernier mot appartient à la politique, choisie par le peuple souverain. Les recommandations de la Cour des Comptes ne s'imposent pas aux élus. En l'absence de Règle d'Or**, contrat engageant tous les politiques, et toutes les nations composant l'Union Européenne, le mandat délivré aux décideurs par la majorité des électeurs ne comprend aucune limite autre que la Constitution. Les comptes à rendre attendent cinq ans, sauf crise politique majeure.

Donc, que dit la Cour des Comptes? Que si le déficit a vu sa hausse enrayée par les dernières mesures budgétaires, il reste enccore excessif, et sa réduction ne peut être obtenue que par la réduction des dépenses.

En effet la Cour estime, en même temps, que le niveau des prélèvements a atteint l'insupportable, et que l'amélioration des comptes publics doit se faire sans hausse des recettes! Or, quelle est, à ce sujet, la position des candidats? Il sont tous pour des hausses d'impôts, ciblées sur les électeurs potentiels des rivaux***. La précision du tromblon fiscal est limitée, par définition. Des bons amis de chaque candidat seront blessés. Il y a une catégorie qui fait l'unanimité: les riches. Mais leur définition est variable: de deux fois le SMIC, à 100 fois. Aucun parti n'aura le temps de construire un Rideau de Fer le long de nos frontières après le succès de son poulain. Seuls les retardataires paieront.

Quant à suivre les recommandations de la Cour des Comptes sur ce point précis, il ne faut se faire aucune illusion.  Pour le moment il n'y a qu'une recette qui bénéficiera d'une hausse automatique, la TVA sur le carburant, dont le prix de revient n'est pas fixé par notre gouvernement. Ce ne sera pas suffisant, pour aucun gagnant.

Sceptique

*"Le chat, la belette, et le petit lapin", Jean de la Fontaine.

**Je suis réservé sur la Règle d'Or, parce qu'elle limite la liberté et la responsabilité des représentants du Peuple Souverain. Mais comme nous ne sommes plus seuls, elle serait donc nécessaire, à condition qu'elle soit généralisée et bien observée par tous.

***Sur l'échelle qui va de l'extrême-gauche à la droite de gouvernement, la définition des cochons-de-payants est de plus en plus difficile. Celle de l'extrême-droite, populiste, est forcément en retrait sur celle de la droite de gouvernement.