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Sceptique
2 juillet 2012

Jean-François Copé au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro-2012

Faute de temps, je ne suivrai les détails de l'entretien avec la fine équipe du Grand Jury. Le motif évident de cette invitation: le bilan électoral de 2007 à 2012, et les perspectives de la vie dans l'opposition de la puissante UMP, force essentielle de la droite de gouvernement. Sa défaite y a créé des tensions centrifuges, des "inventaires", et des ambitions, plurielles et tendancielles. Avec l'annonce de la candidature de François Fillon à la Présidence de l'UMP, la "guerre des chefs", dans la perspective de 2017, a commencé. Il faut, en théorie, disposer de l'appareil, s'assurer de sa fidélité, pour rassembler militants, sympathisants, et électeurs convaincus.

Jean-François Copé a été partie prenante du bilan."Je ne suis pas responsable de tout, mais solidaire de tout." Répondant à la question de l'échec électoral amorcé dès les premières "locales" qui ont suivi 2007, il met en cause la crise qui a mis en difficulté l'action gouvernementale, et a déclenché les réflexes de désaveu permis par la démocratie. Tous les votes sont de sanction ou d'espoir qu'un autre fasse mieux. Il ajoute à cette cause très générale une impréparation certaine des élections locales, en comparaison avec la pratique de l'opposition (devenue depuis, la majorité)*. 

Selon Jean-François Copé, la reconquête passera par le recrutement, et le maintien en pression, de nouveaux militants.

Les journalistes l'interrogent sur l'adjectif qu'il associe à la droite: "décomplexée". Il se reporte à une période qu'il a vécue, où le mouvement gaulliste pratiquait une langue de bois, cherchant à masquer ce qu'elle considérait comme des "vilains mots".

François Fillon a déclaré sa candidature à la Présidence de l'UMP, dont l'investiture sera votée au Congrès du mois de Novembre. D'autres ambitions se sont déjà fait connaître. Pourquoi refuse-t-il de se déclarer? "Ce n'est pas le moment...je suis accaparé par ma mission de maintien en ordre du parti."

"Ce n'est pas une bataille de personnes mais de lignes politiques", insiste-t-il. "Ma ligne politique n'est pas la même que celle des autres."

Malheureusement, sur ce point, il se trompe. L'équation personnelle du candidat, en plus des critères de compétence qui font de lui un "présidentiable", est tout à fait essentielle. "On" ânone que l'élection présidentielle est la rencontre entre un homme(ou une femme), et...la majorité d'un peuple. Il faut deux tours bien réglés pour passer de dix-douze à deux, puis à un(e) seul(e)**.

La part de subjectivité, de sentiment, qui va faire la courte différence, en pourcentage, est énorme.

La bataille de la présidence de l'UMP, arbitrée par les adhérents, sera une bataille de personnes, et non de lignes politiques, qui sont dans les limites d'une vision précise et fixe de l'homme et des sociétés qu'il compose. Il en découle des valeurs et des principes que la pratique du pouvoir s'efforce de faire gagner et respecter. À cet égard, tout adhérent qui partage ces principes et ces valeurs est un présidentiable! Comme il ne reconnaît pas comme tel, il va déléguer son "droit" à quelqu'un, qu'il "sent" comme le plus proche de lui, le plus digne de sa confiance. Le pedigree et le curriculum vitae ne lui importent pas vraiment...à l'intérieur de certaines limites.

La discipline de son équipe, des militants actifs qui ont combattu pied à pied pour contenir l'adversaire, pour limiter les dégâts, ne sont pas une preuve de ce que sa méthode est bonne. À mettre le paquet sur sa compétence, sur la complétude de son projet présidentiel (dans un coin de sa tête) il me semble que Jean-François Copé se trompe. Il méconnaît l'irrationnel de l'homme. Il lui reste près de cinq ans pour se pencher sur cette réalité indescriptible.

Sceptique

*La politique "distributive", la seule permise au plan local, avantage la Gauche. Elle doit beaucoup de ses succès à la décentralisation, menée trop loin, qui permet d'imputer à l'État les insuffisances et les échecs.

**Malgré les qualités des candidates, pour le moment, les hommes gardent un avantage.

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