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Sceptique
3 août 2012

Les Roms. Et Manuel Valls.

Le "Monde", daté du 2 Août 2012, ajoute (à propos du Ministre):"Peut mieux faire!". Sur cette question, Le Monde est resté "bien pensant".

Cette idée: "peut mieux faire", est très française. Elle est la base des évaluations par les enseignants des élèves moyens que nous avons été en majorité. Elle est le jugement favori des hommes politiques à propos de leurs rivaux, ou de leurs semblables étrangers. 

Ainsi, le problème des Roms, c'est en premier lieu celui de l'incompétence des Roumains*. Qui partagent leur échec avec d'autres "occupés" par les Roms. Que cet échec soit vieux de près de mille ans ne fait pas s'interroger nos commentateurs sur une cause d'une autre nature, appartenant en propre à ce peuple victime.

Le nomadisme n'a qu'une justification, économique, celle de l'élevage. En raison de l'usure rapide des herbages. Il ne nous reste, en France, que la transhumance, pratiquée dans les zones au pied de montagnes. Les autres éleveurs, contraints à cette spécialisation par les propriétés de leurs terres, s'organisent pour nourrir toute l'année leurs troupeaux avec l'herbe de leurs pâtures, et les foins qu'ils récoltent et stockent pour l'hiver. "On" en parle régulièrement**, car cette sédentarisation de l'élevage les expose davantage aux aléas climatiques. Mais l'appropriation générale des terres dans les sociétés d'aujourd'hui ne permet plus un nomadisme des troupeaux.

Le nomadisme des Roms n'a de justification que culturelle. C'est LE choix de ce peuple. Si la sédentarisation avait des attraits pour eux, ils y seraient parvenus depuis longtemps. L'hostilité qu'ils rencontrent de la part des sédentaires ne tient pas à une rivalité. "Ils" ne sont pas là pour leur prendre leur place..

C'est pourquoi les tentatives de sédentarisation, dont leurs bienfaiteurs, que la compassion anime, imaginent leur désir, restent marginales, et ne règlent pas le problème politique, économique et social, que leur nomadisme pose maintenant dans une Europe unie, ayant ouvert ses frontières.

En France, pour laquelle les Roms affirment une préférence en raison des facilités qu'elle offre, la politique s'apparente à l'écopage. Quand une implantation sauvage, ou organisée, de Roms a provoqué chez leurs hôtes une exaspération dangereuse, l'apaisement prend la forme d'une expulsion massive vers le pays d'origine, avec un pécule de dédommagement (pour le manque à gagner). Sitôt le pécule dépensé, le groupe revient, et s'installe où il peut, pas trop loin de son territoire de chasse. Et chacun et chacune s'égaye pour la journée, pour exercer sa compétence. Qui va de la mendicité jusqu'à l'exploitation de concentrations de métaux devenus chers, particulièrement présents près des voies de chemin de fer, ce qui facilite leur recherche.

L'écopage est un procédé honteux, que vilipendent des associations de bonnes âmes, et les politiques de l'opposition, qui vivent...de leur position d'opposition. Leur porte parole avait donc promis de trouver une solution digne et humaine à cette question.

Mais l'actuelle majorité a en travers de la gorge un échec retentissant imputable à son angélisme doctrinal. Revenue au pouvoir, elle a eu la prudence de confier ces affaires d'ordre et de sécurité au seul homme mal-pensant qu'elle possède, Manuel Valls, ci-devant député-maire d'Évry, connu pour sa fermeté.

Face à la réalité, le Ministre de l'Intérieur, chargé de défendre sur ce front précis, les intérêts de son parti qui se confondent avec ceux de ses électeurs, reprend le procédé de l'écopage, attendant seulement, mais pas longtemps, les décisions de justice condamnant les occupations illégales de terrains privés ou publics, mais à autre vocation.

Pour rassurer les méchants électeurs, "on" laisse les médias dire de qu'ils veulent sur ces expulsions. "Ils" ne peuvent pas dire que le gouvernement ne fait rien.

Bien entendu, ni pour la France, ni pour l'Union Européenne, ni pour les nations accueillies dans l'Union, d'où partent ces nomades, le problème n'est réglé de façon satisfaisante. L'Union Européenne, formée en majorité par des nations qui ne sont pas exposées à ces migrations intempestives, a tendance à condamner ces manifestations d'intolérance, et à exiger de pays comme la France de cesser d'écouter les doléances de ses citoyens."Tout perdre for l'honneur" est devenue sa devise. La Roumanie reçoit une aide de l'Union pour "fixer" ces populations. Mais il semble s'en perdre une partie, et le résultat se fait attendre. Une culture fait forcément de la résistance.

Sceptique

*J'ai découvert ce problème en même temps que la chute des Ceausescu, en prenant en charge une famille de Roumains partageant la misère générale de ce pays.

**Les médias, toujours eux, nous informent en temps réel des infortunes subies par les diverses professions, y compris les campagnardes. Avant leur existence, les misères subies par les paysans exposés aux aléas climatiques n'étaient retenues par l'histoire que si elles atteignaient les citadins proches. Les transports ne corrigeaient pas les déficits locaux. Le "locavorisme" s'appelait parfois "famine".

 

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