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Sceptique
7 août 2012

Mal vue en France, notre curiosité s'est réfugiée sur Mars

J'exagère? Oui, j'exagère, j'en rajoute, bien sûr! 

Mais pas tant que ça.

Le sondage quotidien de l'Express.fr, d'hier, 6 Mars 2012, était consacré à l'atterrissage de l'engin de la NASA, "Curiosity", au lieu dit et à l'heure dite sur la planète Mars, après un voyage de dix mois et de plusieurs millions de kilomètres. 41% des participants au sondage ont manifesté une satisfaction sans réserve. Les réserves, les condamnations, les indifférences, ont fait les 59% majoritaires.

Ces chiffres ne parlent que pour la France et les français. Mais ce qu'ils disent témoigne d'un état d'esprit, fait de doute, d'un abandon hostile de l'aventure à laquelle nos ancêtres ont participé, celle de la science.

Certes, le niveau d'investissements qu'elle demande maintenant n'est plus à notre seule portée. Notre participation à la science mondiale est en proportion de nos moyens financiers. Le LHC, le projet ITER, sont des initiatives venues de nos savants et partagés avec d'autres. Curiosity est parti avec à son bord des instruments conçus et réalisés par nos spécialistes de l'exploration spatiale regroupés à Toulouse. Ils ont partagé, eux, l'enthousiasme qui a soulevé les techniciens de la NASA, dès qu'ils ont eu la confirmation que leur engin avait réalisé le "kiss landing" qu'ils avaient imaginé et programmé.

Il y a bien des choses, dans l'organisation des sociétés, qui ne dépendent pas de la volonté du peuple, mais de la conviction de nécessité des dirigeants qu'ils ont choisi démocratiquement. Leur délégation comporte nécessairement des "blancs seings". Des chèques en blanc, pour être trivial, dont le bénéficiaire écrit lui-même le montant. Il est de la responsabilité des politiques d'engager leurs mandants dans des investissements incertains, ou à long terme. En matière de sciences et de leurs applications, il vaut mieux rester dans la course. Le chagrin permanent des scientifiques français, c'est que cent pour cent du budget ne leur soient pas alloués. Ces torrents de larmes concernent tous ceux qui émargent au budget national!

Mais si la masse des français, comme le remarque un observateur étranger, est particulièrement stoïque à l'égard d''un fisc qui en laisse passer le moins possible, ce qui explique, dit le même observateur, la confiance étrange des marchés qui prêtent à la France*, sur ces questions de sciences, le doute, ou même le rejet radical, osent maintenant s'affirmer.

Comme les prétentions culturelles ont pu être mises en doute à la suite des horreurs commises pendant la seconde guerre mondiale (à quoi bon instruire pour en arriver là?), les projections sur les changements climatiques attribués à nos niveaux de consommation d'énergie, la dangerosité potentielle des technologies nucléaires, l'épuisement des ressources naturelles, les projections de déficits de nourriture et d'eau potable, fournissent en arguments variés les prophètes de malheur (y-en-a-t-il d'autres?), qui pointent le pelé, le galeux d'où nous vient tout le mal, la science!

Pour eux, il ne devrait plus y avoir de science autre que celle de la retraite de l'humanité vers un niveau de régression tel, qu'il est gardé secret, tant il est politiquement incorrect. À la place, il est fait état de procédés de substitution, dont l'analyse sérieuse démontre l'insuffisance. Mais il faut bien remplacer une foi par une autre, différemment mauvaise.

On sait que les talents d'un militaire se jaugent mieux à l'aune des retraites qu'il conduit en bon ordre, qu'à celle de ses offensives qui sèment le désordre chez l'adversaire. L'Histoire en décrit de nombreuses variantes.

Mais en matière de politique et d'économie, ce talent est totalement dépourvu de références crédibles....à notre échelle. "On" nous propose le modèle de l'Islande et de ses 300.000 habitants, qui semblent se sortir d'une banqueroute. Simple comme bonjour, quoi!

Sceptique

*Ce serait notre fisc qui inspirerait confiance, en raison de sa capacité, dès que "On" lui en donnera l'ordre, de "faire cracher au bassinet", de mettre sur la paille tous les français, de tous niveaux de revenus. 

 

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Commentaires
S
La presse et la télévision n'ont pas boudé l'exploit réalisé par la NASA et ses associés. C'était tellement aléatoire qu'on a décrit au dernier moment le processus d'atterrissage sur Mars, comme pour prévenir le public d'un échec possible. Il l'était, ce qui a amplifié la joie de ceux qui avaient "la main à la pâte".<br /> <br /> Ce sont les réactions du public qui m'ont étonné. Les "bofs!" sont majoritaires. Ce qui donne une idée de ce qu'aurait été la réaction du public, en cas d'échec.<br /> <br /> Dans nos pays sur-informés, l'état du monde a un effet démoralisant, et on peut le comprendre. C'est donc aux responsables de tenir bon, et non à l'arrière !
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B
Laissons les décroissants haineux et les médias critiquer le science et le confort qu'elle nous apporte. Ils retourneront vite leur veste lorsque la bise sera venue.
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Sceptique
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