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Sceptique
7 août 2012

Protection de la nature? Cessons de protéger l'homme, tout simplement!

L'euphorie de l'homme n'aura pas duré longtemps. Confronté aux famines, aux guerres, aux épidémies, il pouvait lui sembler avoir trouvé la solution de chacun de ces maux. Les progrès de l'agriculture et de l'élevage, ceux des transports permettant les échanges avec le monde entier, avaient réduit les disettes, sauf dans des régions maudites de l'Afrique. Mais là où les conditions climatiques étaient convenables, il y avait tant de surplus, que les paysans devaient brider leur activité, pour ne pas saturer le marché. Il n'y avait plus d'émeutes de la faim, mais par contre, d'abondance. Les épidémies avaient profité des progrès de la biologie, débouchant sur les avantages de l'hygiène et de la prévention, tandis que la chimie concevait des traitements efficaces dans tous les domaines de la pathologie. Restaient les guerres, drogue des hommes depuis des millénaires, bien avant que les autres fléaux prennent leurs dimensions planétaires. Là encore, la dimension prise par les massacres et les destructions avait mis l'humanité au pied du mur: maintenir la paix aussi longtemps et aussi largement que possible. C'était le plus difficile. En permanence, du sang coule quelque part. Le négoce des armes est prospère. Mais ce ne sont que des points chauds bien contenus dans leurs limites. Des sortes de Jeux du Cirque, pour ceux qui aiment en découdre.

Mais globalement, à l'abri des famines, des épidémies mortifères, qui mobilisent les organisations mondiales et nationales pour fournir nourriture, médicaments et vaccins, en majorité non concernés par les conflits locaux qui se règlent à l'arme "légère", les humains se sont lancés dans la conquête de plus de bien-être, d'accès à l'abondance, à la qualité de vie, indissociable de sa durée. Une maison tout confort, avec électricité, eau courante et tout à l'égout, télé et ordinateur, une bagnole, et des vacances, à qui peut "on" refuser "ça"? La réponse arrive de la coulisse: si tout le monde parvient à ça, les ressources de la planète n'y suffiront pas. La rupture d'approvisionnement se produira avant. Une situation comparable à celle qu'ont connue les peuples en guerre, dans les années 1940: des files d'attente pour des distributions, et l'épuisement des stocks avant que tout le monde ait eu sa ration.

Il est d'autant plus postulé que la planète ne pourra fournir de quoi manger à chacun, qu'il est en même temps affirmé que sa productivité, aidée par la technique, doit être sévèrement diminuée....par abandon de la technique! Parce que si la technique est profitable à l'homme, elle désavantage ses multiples concurrents.

Du coup, les apprentis-sorciers s'affolent: il n'y aura bientôt plus de place sur terre pour une autre espèce que l'homme!

Alors, adieu veaux, vache, cochons, couvée? Oui, pour commencer! Il en faut un certain nombre pour assurer la nourriture d'un homme, de sa naissance à sa mort, lointaine. Ce nombre, il faut le nourrir, l'abreuver, le laisser respirer. Quel gaspillage de nourriture, d'eau, d'air. Le sous-produit de toute cette vie grouillante, c'est le CO2!


Un espoir est apparu du côté des mers du Sud: les requins se sont mis à manger des hommes, en quantité tout à fait inhabituelle. Ceux qui font du surf au milieu d'eux . Comme s'ils s'étaient donné le mot. Il n'est pas impossible qu'à l'occasion de chaque attaque, l'odeur du sang humain soit restée dans la mémoire, non seulement des coupables, mais aussi des frustrés. L'homme est pour ces requins un met nouveau, d'un goût différent de celui du poisson, ordinaire des squales. Cette nouvelle culture gastronomique des requins ne fait pas l'affaire des riverains et des visiteurs des mers du Sud. Heureusement qu'il y a ceux des mers du Nord pour garder leur sang-froid.

Car si le prélèvement de quelques hommes-surfeurs ne risque pas de dépeupler ces régions pleines de charme, elles s'émeuvent de ces nouvelles moeurs sélaciennes, et crient vengeance. Première question: lequel a fait le coup? Les requins circulent sous l'eau, leurs traits sont flous (sous l'eau), et ils ne restent pas sur place pour digérer. Comment attrapper et punir le coupable?

La punition collective, les hommes connaissent. Ils l'ont pratiquée, et ils ont toujours du mal à se l'interdire. Ceux que les requins ont terrorisés et humiliés voudraient bien faire une expédition punitive. Mais pour les hommes du Nord, plus évolués, les requins ont le droit de manger les hommes s'ils vont nager sous leur nez et les induire en tentation. C'est la loi de la nature, disent ces sages*, dans la proportion de 30%. Les autres sont plutôt d'accord. Si les hommes ne veulent pas être mangés par les requins, qu'ils cessent de faire du surf sous les tropiques. Chacun à sa place, à celle qu'a décidé la nature: les hommes sur terre, les requins dans la mer.

Cette égalité des créatures, c'est très tendance. Chaque espèce doit avoir sa place et pouvoir vivre sa vie. L'homme ne doit revendiquer aucun traitement de faveur. Que le plus fort gagne. Le requin ou le virus Ebola, c'est pareil. Par mauvaise habitude, l'homme cherche à se soustraire à la loi redevenue commune.

Alors, soyons logiques: arrêtons les SOS ceci ou cela, les trucs-machins sans frontières, les croix de toutes les couleurs, les Samus divers et d'hiver, les sauveteurs de montagne, de plaine et de mer . Fermons les hôpitaux et les cabinets médicaux. Les pharmacies suivront vite. Cela refera le bonheur des rebouteux et des guérisseurs, qui n'ont, eux, jamais déséquilbré le monde vivant. Que le règne de la nature revienne, impitoyable, nettoyeur, drastique. Le risque est devenu une liberté qu'il faudra assumer. Les droits de l'homme sont-ils compatibles avec ceux de la nature? Un examen de conscience s'impose, et devrait aboutir à des surprises.

Sceptique

*Le sondage, attendu, de L'Express.fr sur ce sujet: pour interdire le surf (chez les requins): 40%. Pour chasser les requins: 12%. Pour accepter consciemment le risque: 30%. Pour ne pas s'en préoccuper: 12%. Pour s'en foutre totalement: 5%. "Pas belle, la vie?"

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