IRAN : UNE LUEUR D'ESPOIR.
L'élection à la présidence de l'Iran de Hassan Rohani, le seul candidat "modéré", "réformateur", autorisé par le Guide Suprême, dès le premier tour, a surpris le monde entier. Un dernier sondage, publié la veille, annonçait une avance d'un "dur" à la suite de ce premier tour.
On sait maintenant que l'heureux cadidat a fait campagne en direction des jeunes, contre lesquels s'étaient déchaînés, en 2009, Ahmadinejad et ses protecteurs religieux, et dont le désespoir aurait pu justifier une abstention massive. Il les a mobilisés, il les a convaincus d'avoir un dernier geste d'espoir et de confiance. Il avait critiqué, pendant sa campagne, la dérive agressive de son prédécesseur, et les conséquences économiques qu'elles avaient entrainées, maintenant l'Iran dans la pauvreté.
J'ai été, comme tous ceux qui pensent aux hommes subissant des dictatures, rempli de joie par ce résultat "incroyable".
Bien sûr, la théocratie des ayatollahs n'est pas abattue, elle peut "mettre des bâtons dans les roues" de l'élu, lui faire perdre la confiance mise en lui. Mais il a promis de reprendre autrement les discussions avec les américains sur la question des buts de l'industrie nucléaire.
De toute façon, le résultat confirme que le temps de l'étouffement de la pensée est révolu, que la jeunesse sait se passer de la presse et des médias autorisés pour entretenir et diffuser sa pensée libre. Le régime peut faire toutes les misères possibles aux journalistes, c'est totalement vain. L'expression "corporelle", active, de l'opposition au régime est encore très risquée, mais cette répression brutale est maintenant impuissante. Le facteur nouveau est sans discussion l'usage d'Internet!
Restent les dégâts infligés à l'économie et leurs conséquences sur la vie de l'ensemble de la société. C'est ce handicap qui retarde ou compromet l'effet des bouffées de liberté imposées par les jeunes aux gérontocraties cramponnées à leur pouvoir et à leurs privilèges. Ce qui explique les résultats encore partiels des différents "printemps" arabes. Qu'on songe à notre Révolution, et au temps qu'il lui a fallu pour être définitivement acceptée. L'histoire allait bien moins vite, encore.
Sceptique