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Sceptique
3 juillet 2013

FRANÇOIS HOLLANDE SORT SON PREMIER CARTON ROUGE....

La politique est un métier dangereux. Il commence comme un beau rêve, de toute puissance, de pouvoir magique, celui d'un enchanteur, depuis toujours, de fée, de plus en plus.

Ces traits, que l'on peut distinguer chez tous les néophytes du pouvoir, étaient particulièrement appuyés chez les vainqueurs de l'élection de Mai-Juin 2012. Alors qu'en 2007 on avait plutôt vu en pleine lumière Nicolas Sarkozy, le Président élu, au point que ses adversaires lui avaient attribué le préfixe de "hyper", les premiers mois de la nouvelle présidence ont davantage frappé par l'omniprésence tonitruante des ministres nommés, tandis que François Hollande, le Président de la République, investi des pouvoirs de la Constitution de 1958, "la jouait modeste", à la scandinave, prenant le train pour ses premiers déplacements à Bruxelles, prenant ses bains de foule comme un papa-poule, l'air bonhomme, attentif aux gosses.

Un même projet les unissait tous: annuler, effacer, tout ce qui avait été fait par Sarkozy pendant ses cinq ans de pouvoir. Le déni enveloppait autant les causes que les effets. La responsabilité de la crise était exagérée, les solutions, erronées, injustes,  et pas assez écologiques.

Un an plus tard, la crise était toujours là, le chômage augmentait de plusieurs milliers de sans emploi, chaque mois, et les impôts attendus ne rentraient pas. Le déficit public attribué à Sarkozy s'alourdissait à la même vitesse, et Bruxelles, gardienne de l'orthodoxie, exigeait des mesures drastiques. Il fallait aussi reprendre, plus sévèrement encore, la réforme des retraites, dont le mode de financement pesait trop sur un nombre d'actifs en sévère diminution. Pour le coup, les privilégiés du système se faisaient menaçants.

Ce qui fut fait. Un recadrage des budgets des divers ministères fut imposé. Celui de l'Environnement, confié à Madame Delphine Batho, une socialiste manifestement convertie à l'écologisme pur et dur, plus prosélyte qu'un membre du parti Vert, fit partie de la charrette. Ce sacrifice avait un poids particulier, non seulement pour la Ministre, mais aussi pour l'allié exigeant et encombrant, dont le candidat Hollande, prudent, avait payé au prix fort le soutien. 

La Ministre protesta, bruyamment et publiquement, forte de l'exemple donné par beaucoup de ses collègues ministres, s'afffichant propriétaires de leur charge. La gravité de l'heure, celle de la décision, ne permettaient plus l'indiscipline du début. Le Président a convoqué la rebelle et l'a congédiée sur le champ.

Il semble que tentés un instant par un semblant de rupture, les alliés d'EELV ont finalement préféré maintenir leurs ministres au gouvernement. 

La récréation est donc finie, les illusions du Président sont tombées. Les échecs électoraux ont grignoté sa majorité sûre. Les faits structurels se sont rappelés à sa perspicacité, et la réalité humaine, aussi. C'est lui qui commande, parce que c'est lui qui doit commander. Le moteur n'en pouvant plus, c'est la charge qu'il faut réduire.

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