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Sceptique
26 juillet 2013

ACIER LORRAIN: DES BONS ET DES MAUVAIS INDIENS?

En ouvrant mon dernier billet, je remarquais que si la droite disait des bêtises, la gauche les agissait. Je veux rendre aux commentateurs de gauche, non engagés dans l'action, le droit d'en dire. 

J'avais sous le coude un numéro du "Monde", daté de Vendredi dernier, 18 Juillet 2013, dont un entrefilet en première page ironisait sur la prospérité de l'indien Tata Steel, qui faisait son beurre à Hayange, où il fabriquait des rails de haute technicité, très performants. Alors que Lachmi Mittal, l'autre sidérurgiste indien, avait éteint ses hauts-fournaux de Florange, mais continuait, avec profit, l'exploitation d'un laminoir à froid d'aciers spéciaux.

Pour plus d'information, le quotidien invitait à lire un article développant le sujet sur son cahier Économie et Entreprise. Ce que je viens de faire.

Même si la métallurgie fait partie des activités secondaires de l'humanité, la distinction entre la fabrication du métal brut, dispersé dans le minerai, et l'affinement du métal, sous forme d'alliages et de produits finis, prêts à l'emploi, saute aux yeux. La première phase est l'héritière d'une métallurgie qui a découvert sa recette de base il y a un paquet de millénaires*, la seconde n'a qu'un peu moins de deux siècles d'ancienneté, et a bénéficié du développement des connaissances et des techniques de la révolution industrielle. Si la production chaude peut maintenant être pratiquée dans le monde entier, à un coût très inférieur à celui des puissances occidentales, des fabrications de produits finis sont encore concurrentielles dans les pays comme le nôtre, qui possèdent les machines et les personnels formés à leur utilisation**. En l'occurrence, la fabrication de rails, spécialité de l'usine d'Hayange, trouve avec nos investissements dans le ferroviaire, son marché. À Hayange, Tata Steel, fait envie aux ouvriers des autres entreprises, celles qui ont fait du bruit jusqu'à Bercy, jusqu'à l'Élysée, en vain.

Il a été démontré, au plus fort de la crise de Florange et de Grandange, que faire de la fonte brute à partir de minerais et de coke importés et acheminés de Dunkerque ou de Fos-sur-Mer, par route ou par fer, ne pouvait être rentable. Il fallait être Ministre ou Président de la République pour (faire semblant de) ne pas le croire. Il reste à conserver, maintenant que la vérité s'est imposée, cette avance de notre compétence.

Sceptique

*Quatre millénaires, à peu près.

**Ces rails de grande longueur (108 m) fabriqués à Hayange sont produits à partir de lingots provenant d'une aciérie anglaise du groupe, par train, passant par le Tunnel sous la Manche, dans une usine déjà ancienne, mais rénovée. Tout comme les aciers spéciaux de Florange sont produits à partir de lingots en provenance de Dunkerque, au moins en partie Il n'y a en fait, aucune différence de bon sens entre les deux industriels. L'un d'entre eux a été cloué au pilori par son personnel. L'autre sait peut-être mieux y faire.

 

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