NUL N'EST CONTRAINT DE SE METTRE AU SERVICE DE L'ÉTAT.

Le "Monde" paru hier revient sur les faits commis par des agents du gouvernement américain, l'un civil et l'autre militaire , condamné, le premier, à l'exil, l'autre, à une très lourde peine de prison. 

Leurs indiscrétions, volontaires, agies, cédées, diffusées par les médias "libres, ont révélé l'espionnite institutionnelle des États-Unis, son équipement sophistiqué, son absence de ciblage sur leurs ennemis déclarés, mais au contraire sa capacité à intercepter n'importe quelle conversation privée ou protégée, comme elle peut l'être dans une ambassade, un service gouvernemental, ou la direction d'une grande entreprise.

L'un comme l'autre metteur de pieds dans le plat a été pris de scrupules à participer à cette activité nationale, mais, au lieu de démissionner, ou de demander un changement d'affectation, il s'est transformé en "lanceur d'alerte", nouvelle forme de sainteté, s'offrant en sacrifice pour faire que le monde soit meilleur.

Il aurait bien besoin de le devenir, certes, mais pour reprendre le mot de Paul Valéry, "que messieurs les assassins commencent!" Ce n'est pas par hasard que les États-Unis se sont lancés dans cette suspicion universelle. Leur puissance et leur interventionnisme en ont fait l'État le plus détesté du monde. Ils sont les premiers empêcheurs de tuer en rond, quitte à tuer les tueurs, sans procès. Ils ont été les victimes d'un attentat unique en son genre, celui, quadruple, du 11 Septembre 2001. Dont les auteurs ont utilisé toutes les ressources de la liberté à l'américaine.

Même si les contenus, ou les moyens de les collecter, sont offerts par ces petits saints au monde entier, et non aux services secrets des puissances notoirement ennemies des États-Unis, ces derniers n'apprécient pas du tout, considèrent qu'il s'agit de trahisons, et mettent leurs limiers aux trousses des coupables. La vie de Julian Assange, diffuseur des secrets collectés par le soldat Bradley Manning, et celle d'Edward Snowden, qui a révélé les méthodes et les objectifs de la NSA, ne sont plus faciles, et pour longtemps.

À part pour les journaux du monde entier assez puissants pour s'acheter ces informations, je ne vois pas quel en a été le bénéfice pour l'humanité dans son ensemble. Comme s'en plaint le "Monde", qui a vu trahir une promesse signée par Julian Assange, faisant risquer la vie ou la liberté d'informateurs volontaires ou accidentels de l'espionnage américain, les "lanceurs d'alerte", que d'aucuns canonisent, et veulent labelliser, sont aussi des "fouteurs de merde", auxquels sont également confiés la diffusion de mensonges et de ragots. Des  alertes, oui, la transparence, non, conclut hypocritement le "Monde".

Sans doute parce que nos secrets n'ont qu'un poids infime, leur protection ne vaut pas un pet, et une fâcherie de nos gouvernants serait inconvenante. Les principaux journaux disposent au sein des rouages de notre État d'honorables correspondants, qui leur transmettent en léger différé, et impunément, les confidences des dirigeants politiques ou des personnalités en vue qui ont à répondre à la justice. 

Chez nous, rien de plus normal! Le service de l'État n'oblige plus à rien. La liberté individuelle n'en est pas affectée.

Sceptique

Comments

[Sceptique]

Je vais me commenter moi-même, pour "marquer le coup". L'annonce, hier-soir, d'une alerte générale d'attentats coordonnés d'Al Qaeda dans tous les pays musulmans du Maghreb, du Proche-Orient, de lArabie, ayant comme objectifs des ambassades, des intérêts occidentaux, ou à défaut, des touristes aventurés dans ces pays, confirme l'intérêt de ce système de renseignements, auquel il devient de plus en plus difficile d'échapper.

S'il ne se passe rien, cela pourra vouloir dire que le renseignement était erroné, bien sûr. Mais aussi que l'organisation terroriste aura préféré économiser ses effectifs.

Même la France, en la personne de son Président, a préféré appliquer les mesures de fermeture d'ambassades et la mise en garde des cibles possibles.

Depuis le 11 Septembre 2001, TOUS les attentats réussis ont été dus à la défaillance de la prévention.

L'avantage des sentinelles non humaines, automatiques, c'est qu'elles ne dorment pas.