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Sceptique
1 janvier 2014

FRANÇOIS HOLLANDE ET L'EMPLOI.

Dans ses voeux de Président de la République, acte obligé par son élection directe et par ses pouvoirs, François Hollande a rappelé son obsession, L'EMPLOI. Que ce soit le problème crucial de notre pays, personne ne songerait à le nier.

Ayant, enfin, reconnu que les entreprises ne peuvent pas, en même temps, embaucher ou garder des salariés, et "cracher au bassinet" tout ce qu'elles ont, il a fini par leur proposer une astuce comptable leur permettant d'évaluer à l'avance les allègements de charge auxquels leur masse salariale leur donnerait droit.

Malgré sa complexité, le système a déjà séduit quelques entreprises de la grande distribution, pas tellement à leur profit direct, mais pour faire pression sur leurs fournisseurs, tenus, dans leur esprit, à baisser leurs prix de vente en proportion de l'allègement qu'ils peuvent attendre. Pour les autres employeurs, qui vivent au jour le jour, ce sont leurs charges de 2014 qui seront allégées en fonction de leur masse salariale de 2013.

Mais  François Hollande a le démon* chevillé au corps. Pour lui et les bons élèves de sa classe, les entreprises ne sont que des mécanismes de recyclage de l'argent. Il en rentre d'un côté, qui ressort en deux parties: les salaires et leurs charges, les bénéfices sur lesquels s'abat l'impôt. A-(B+C+D) doit être égal à zéro. Si A augmente, les éléments à soustraire doivent augmenter pour effacer la hausse de A.

Le Président voit donc cet allègement de charges prévisible par le comptable de l'entreprise comme la partie d'un pacte dont Lui tient l'autre. Il laisse entendre que des embauches devront concourir au maintien de la nullité de la somme. Au lieu de tenir les mains des patrons en saisissant leurs poignets, il déplacera la prise sur leurs doigts. Comme ce sera plus difficile, ce sera plus douloureux.

Où se trouvent, dans ce schéma, les produits finis, ou les services accomplis, et leurs clients? Inexistants dans les mots prononcés, on peut se demander s'ils sont représentés dans l'esprit du Président?

Les patrons embauchent:1) quand ils en ont besoin. 2) quand ils le peuvent. La premère raison est constituée par les commandes fermes des clients intéressés par leurs produits ou leurs services. La seconde trouve sa motivation dans la confiance dans le marché, dans la solvabilité des clients. En cas de doute, il parait naturellement préférable de demander un supplément de temps de travail aux salariés déjà présents dans l'entreprise. Et, on voit bien qu'actuellement, les embauches sont en CDD très court, ce qui ne fait pas l'affaire du président François Hollande.

Si on considère l'histoire de cette mesure comptable permettant un allègement des charges indirect, passant par celui de l'impôt, on se rappelle que cette solution a été imaginée à la demande pressante de Louis Gallois, à la fois grand patron et haut fonctionnaire. C'est celle qui est sortie des cerveaux bouillonnants de Bercy. Il n'a jamais été question d'un contrat "donnant-donnant", engageant "a priori" le patronat privé. Il ne manque pas d'esprits en France, qui considèrent que les entrepreneurs ne doivent pas faire de bénéfices, qui trouvent qu'on leur en laisse bien trop. Ils ne font pas le rapport avec la dégringolade de nos industries et services.

Leur solution serait la nationalisation de toutes les activités, et un statut unique pour les salariés, un fonctionnariat à quelques étages. À chacun selon ses besoins, et non, selon ses mérites. Si un tel système est totalement impossible dans le monde dont nous faisons partie, la pression de ce lobby arrive à empoisonner la vie des entreprises de toutes tailles et de toutes natures.

Or, tant qu'elle subsistera, tant qu'elle aura l'oreille des responsables politiques de la gauche, l'incertitude du lendemain freinera les investisseurs.

Une promesse de plus de confiance, et de plus de liberté, aurait été plus efficace que cette révélation d'un contrat, ni négocié, ni écrit, simple "fait du prince", du "locataire de l'Élysée".

Sceptique

*De Midi, et de Minuit, "on" l'a appris depuis!

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Commentaires
S
Le "Monde" daté d'aujourd'hui, publie un entretien avec Pierre Gattaz, président du Medef, qui approuve la proposition de François Hollande d'un "pacte de responsabilité", et se dit prêt à en négocier les conditions. Il apparait que le président François Hollande a fait allusion, dans ses voeux de Nouvel An, à une proposition déjà reçue du Medef, d'une discussion à ce niveau de responsabilité de ce grave problème de la compétitivité de notre industrie et du chômage structurel qui en est la conséquence.<br /> <br /> La prise en mains, directe, par le Président de la République, de cette affaire, est permise par la constitution. Il ne lui manquait qu'une discrète "mutation" de l'élu.
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Sceptique
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