FRACTURES FRANÇAISES.

La République Une et Indivisible, c'est fini depuis longtemps. Au moins pour la seconde proposition. Elle reste "Une" pour la caisse, dans sa version distribution. Elle ne l'est déjà plus tout à fait du côté du remplissage. 

Comment se dit, en lange corse, "Donne l'oseille et tire-toi!"? C'est devenu la devise d'une minorité aux idées arrêtées, et à l'acte prompt.

L'Assemblée régionale de Corse aurait pondu un texte imposant une résidence de cinq ans sur l'île, avant d'avoir le droit d'y acheter un bien immobilier. Pour freiner la spéculation, ont-ils dit.

En fait, ce texte vise les corses. Ce sont eux qui sont propriétaires, et peuvent avoir envie ou besoin de vendre. Leurs clients potentiels sont à la fois riches et fous. Est-il moral d'abuser de riches qui ont la faiblesse d'être fous? Ce texte ne serait pas vraiment nécessaire. Les ayant-droits des fous pourraient faire intervenir un juge des tutelles. Mais ce mode de recours n'est pas présent dans les esprits, par pudeur.

Sauf modification subreptice des relations entre la République française et la Corse, comme Région, ce texte ne peut être que non constitutionnel. Un recours devant le Conseil "ad hoc" le ferait abolir. Il faudrait faire reparler le plastic et la dynamite, mais "ils" savent encore.

Quel est l'avenir, à l'échelle nationale en cours, de ce genre de propositions? Pas sombre! Notre nation a été de tous temps difficile à unir, et en permanence, traversée par des forces centrifuges. Il est parfaitement compatible, dans notre pays, d'être pour l'unité nationale, à l'exception des sales têtes, quand ce n'est pas des gros ventres.

Je n'exclus pas de me tromper complètement: la disposition prise par les élus corses pourrait être hautement patriotique!

Sceptique