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Sceptique
3 juillet 2014

SARKOZY, OU "LA TÊTE DE L'AUTRE".

La violence, inutile, avec laquelle a été traité l'ancien Président de la République, en conclusion d'écoutes prolongées et d'une évidente volonté de trouver de quoi l'inculper, pourrait bien le rendre enragé, le ramener sur le champ de bataille politique. Dès ce soir, sous la forme d'une interview donnée à deux journalistes , dans son bureau personnel, il a frappé durement ses persécuteurs et leurs complices politiques. On sent qu'il ne retournera pas dans le bois.

La majorité actuelle, qui a ses propres casseroles, pourrait bien s'affaiblir encore plus, et regretter d'avoir ouvert la boite de Pandore, par haine de principe pour ce qui n'est pas "Elle". Elle se gargarise, unanimement, de références à la sérénité de la justice, à sa conscience professionnelle, à son immunité contre la partialité, ou, simplement , elle parie sur les cloisons étanches qui isolent et neutralisent les sentiments des juges.

Si une humanité imparfaite pouvait créer, en son sein, des juges parfaits, aurait-on besoin d'avocats, de cours d'appel, de cassation, de toutes les dispositions juridiques qui atténuent le risque d'être mal jugé? Malgré une indubitable amélioration depuis...quelques décennies, l'administration humaine de la justice ne pourra jamais être parfaite. Il faut bien en avoir une, et en attendre un résultat acceptable, mais dont la perfection ne peut être attendue. 

Si la justice est indépendante de l'État, du pouvoir politique, les juges peuvent , ce serait humain,ne pas être indépendants de leurs sentiments envers les justiciables, de leurs convictions politiques, quand il s'agit d'hommes politiques en position de justiciables*. Il est sans doute discutable de prévoir une justice spécifique pour les responsables politiques, mais comme justiciables exposés, ils devraient pouvoir récuser les juges désignés pour mener les enquêtes, puis, les juger. Et les juges, eux-mêmes, conscients de leurs sentiments, devraient se faire un devoir de se récuser**. 

Notre nation est, depuis toujours, profondément clivée, traversée de forces centrifuges, haineuse, prompte à la jalousie, au mépris réciproque. En même temps, notre histoire nous a imposé de vivre ensemble, de nous reconnaitre membres d'une nation, dès que celle-ci est menacée. 

Comme, depuis 70 ans, la menace ne vient plus de l'extérieur, mais de nous mêmes, elle est forcément plus difficile à "gérer". Nous sommes arrivés à un point où même le Dieu Foot est impuissant. 

Les responsables politiques, couverts par des institutions stables, pendant la durée de leur mandat, détiennent en même temps la responsabilité de cette unité. Qu'ils n'en jouent pas est leur premier devoir.

Sceptique

* Lors de l'émission de LCI, "Politiquement show", Alexis Brézet, directeur du Figaro, en rappelant le statut des magistrats, a démontré la faute du SM, appelant ses mandants à voter contre Sarkozy, en 2012, sous le prétexte des "mauvais traitements" infligés à la "Justice". 

**Une des juges chargées de l'enquête jusqu'à son terme n'a jamais caché son hostilité politique à l'ancien Président. A-t-elle sollicité sa désignation, ou a-t-elle été choisie en raison de sa position connue? Le doute ne s'effacera pas.

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Commentaires
S
Merci pour ce lien vers un article très intéressant et très juste. Cette "chasse aux sorcières" est efficace: coupable ou non, Nicolas Sarkozy, s'il a gardé la confiance de ses jeunes partisans, aura du mal de regagner celle de ses électeurs de 2007. Pour éviter d'affaiblir son mouvement, il ne devrait pas insister.
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O
Un autre article sur ce sujet...<br /> <br /> http://www.daniel-sauvaitre.com/2014/07/gare-au-gorille.html
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Sceptique
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