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Sceptique
17 décembre 2014

LA RETRAITE, OBJET DE NOTRE SENTIMENT*.

Tous les français en rêvent, très tôt, comme la fin d'un long martyr. C'est pourquoi ils écoutent plus facilement ceux qui leur soufflent que le travail est une aliénation, qu'en faire le moins possible, en finir le plus vite possible, sont LA sagesse. 

Ils ne veulent pas écouter ceux qui leur expliquent que, dans le secteur privé, leurs retraites sont payées par les actifs de tous âges, et dont le nombre diminue dramatiquement, accompagnant la contraction de notre activité économique. Quant aux fonctionnaires et aux agents des services publics, le manque à gagner de leurs cotisations irréalistes est compensé par l'impôt.

Le rapetassage des retraites du privé n'est jamais fini. Voilà maintenant que pour les mêmes raisons démographiques et économiques, les retraites complémentaires, ajoutées par les entreprises au régime de base très insuffisant, sont à bout de souffle. Le régime par répartition, le meilleur, le plus fiable, le moins exposé aux escroqueries et aux spoliations, est maintenant stigmatisé, jugé incurable, ou carrément condamné.

Par quoi le remplacer? Par l'épargne bien placée, investie dans....l'économie, celle dont les bien-pensants cherchent à tordre le cou.

Ce retournement de l'opinion, gavée de mauvaises nouvelles, qui fait se frotter les mains des financiers, est maintenant bien amorcé. Si "LA" solution, encore douchée ces jours-ci par un décrochage des marchés, alarmés par le bruit des canons, qui tonnent ça ou là, n'était pas si inquiétante, les générations d'âge mûr se précipiteraient. L'épargne de précaution, et son rendement quasi nul, représente encore une destination des revenus, mais elle n'est pas investie. Elle reste liquide.

On ne peut pas reprocher aux politiques qui ont une vision pragmatique, sans passion, sans religion, du problème, de préconiser une part de capitalisation dans la préparation financière de la retraite. 

Le contexte ne s'y prête pas du tout, en France. Le préalable sera de sortir du marasme, plus proche de l'involution que d'un re-démarrage. Entre ses grands principes et son goût pour les peaux de bananes, notre majorité actuelle refroidit vite toutes les ardeurs, tous les courages.

Une part de capitalisation exigera une sécurité qui n'est pas dans la culture actuelle, où tout magot fait loucher. Le passé a montré que la gestion de sommes importantes révélait la faiblesse d'un nombre trop élevé d'administrateurs. 

L'homme étant ce qu'il est, cette épargne retraite devra être sécurisée, éventuellement garantie par l'État, comme ça s'est passé en 2008, lors des risques de banqueroute de banques exposées.

Un mouvement spontané est déjà amorcé, mais il ne concerne que les salariés à salaire élevé, et plus avertis des conséquences de la situation économique et de la démographie. L'État a la responsabilité des salariés modestes, dans l'impossibilité de gérer une prévoyance personnelle.

Sceptique

*Une indisponiblité, brève, du serveur Canalblog, a bloqué, à mon insu, la mise en ligne de ce billet, écrit hier. Entre temps, j'ai réagi au massacre de Peshawar, et c'est en le mettant en ligne que le billet précédent n'était pas paru.

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