"LE PEUPLE A MAL VOTÉ...DÉMISSIONNONS LE PEUPLE!"....ET ÇA NE MARCHE PAS!

Je déplore que les populismes, d'extrême droite ou d'extrême gauche, arrivent de temps en temps à séduire un peuple qui ne croit plus en les politiques qui se sont présentés comme sérieux, mais qui ne l'étaient pas. 

Leur succès devrait faire réfléchir ceux qu'ils ont déboulonnés. Le réflexe consistant à essayer de disqualifier l'élection est plus séduisant.

Le maire FN du Pontet n'avait été élu qu'avec 7 voix d'avance. La contestation était tentante. Les signatures des français, les seules qui me soient familières, sont souvent des gribouillis. En récuser un certain nombre était "fastoche". Un peu plus de sept pour faire sérieux.

L'élection annulée, une autre fut organisée, et cette fois-ci, Mr Joris Hébrard fut réélu avec 59% des voix. 

"Le FN confirme son enracinement dans le Vaucluse", titre le "Monde". Est-ce bien le sens de cette réélection confortable?

On connait l'ingratitude populaire. Une opinion se retourne vite, mais fièrement. "Elle" n'aime pas qu'on lui force la main, qu'on la soupçonne de légèreté, ou de déraison. 

Or ces annulations pour cause de résultats tangents, toujours comptés et recomptés par les scrutateurs avant proclamation, aboutissent assez régulièrement au désaveu des contestataires. C'est du temps perdu pour l'administration de la commune. C'est une infantilisation d'une population particulière. Comme si il était évident qu'un vote confortable était une garantie de confiance durable.

Le succès du FN est un symptôme*. De la déception renouvelée des français. "Il" ne fera pas mieux? "Il" fera pire? À la fin d'une élection, le vainqueur est content, et le vaincu estime qu'il a été victime d'une injustice. Le sarcasme de Brecht souligne l'universalité du problème.

Résistons à la tentation immédiate de la démocratie directe, sous forme de manifestation, voire d'émeute. La démagogie est bien plus sûrement manipulatrice que les rites obsessionnels dont nous avons garnis notre système électoral.

Sceptique

*Comme bien d'autres signaux envoyés par l'opinion, en direction des responsables politiques. Comme le calendrier électoral, en France, est fixe, les intervalles, nécessaires à l'application d'un programme, ne satisfont pas "tout le monde". Les simulacres que sont les sondages sont très courus. Ils font patienter!