LE DERNIER DIALOGUE DE SOURDS.
Le groupe TF1 avait organisé, hier soir, une confrontation entre les deux candidats du deuxième tour, Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
La candidate du Front National l'avait annoncé, elle se lancerait imédiatement à l'offensive, contre "la créature", celle du Président "sorti", François Hollande.
Elle n'est ni la seule, ni la première, à disqualifier de cette manière, "l'intrus"", qui, il y a plus d'un an, a quitté le gouvernement de Manuel Valls, pour, à la fois, exprimer son désaccord avec le Président de la République, et annoncer, à la stupeur de tous, qu'il serait candidat à la présidence de la République, et qu'il jetait les bases d'un nouveau mouvement politique, En Marche. Dont les initiales sont les siennes.
Le temps a passé, le projet s'est précisé, réformiste et pragmatique, s'affirmant "ni de droite, ni de gauche, nettement libéral, mais sans brutalité. Les ralliements et les soutiens de poids ont afflué, les partis "classiques", et les syndicats, ont du prendre acte de l'existence d'une troisième option, de son programme, de son chef, surtout. Toutes les tentatives de le disqualifier, de l'effacer, ont échoué.
Sa réussite était elle par "défaut", fait de la déception qui frappait le pouvoir et sa majorité...déchirée, et de la méfiance envers l'opposition, rassemblant la droite et le centre, surfant sur l'échec massif du quinquennat?
Pour la droite, l'intrus y avait mis sa patte, de Ministre de l'Économie, pour tous, il n'avait jamais été élu, il n'avait aucune expérience de la politique, celle du terrain.
Il n'avait pour lui que son charme, de "jeune premier", et une "grosse tête" de surdoué, surdiplômé. Mais, plus le temps passait, plus il "emballait", plus il voyait des personnalités de tous bords et de tous âges, se rallier humblement à LUI et à son mouvement, sans réclamer de pré-nominations aux postes de responsabilité....qu'il aurait refusées.
Si le torpillage politico-judiciaire du principal rival, François Fillon, a dégagé sa route, l'a élargie en boulevard, sa personnalité, son intelligence, ont eu raison des dénigrements, les seules armes autorisées en politique. Les échecs des "autres", doux ou excités, ont augmenté ses chances.
Seul lui résiste le Front National, qui rassemble la majorité des victimes des errements politiques des partis "classiques" de gauche et de droite, que le peuple français a placés alternativement au pouvoir, et alternativement impuissants à traiter et supprimer les handicaps de notre économie, "larguée", grignotée, anémiée, depuis des decennies.
Notre conception collective, de base, est que l'économie est une vache à lait, qu'on trait jusqu'à la dernière goutte, qu'on omet de nourrir, et dont on s'étonne qu'elle crève, qu'elle ne soit même plus mangeable!
Les "vétérinaires" qui nous alertent sont en majorité de droite, donc, seulement"intéressés"par leurs honoraires. La surprise créée par Macron est due à ce qu'il soutient ce diagnostic et son traitement: laisser à la vache de quoi se nourrir, rester en forme et productive.
Sur le fond, les deux protagonistes qui restent en lice, font le même diagnostic et proposent le même traitement. Leur différence est simple. L'une accuse l'Europe et le reste du Monde d'être les causes de notre mal. S'en retirer à l'abri de nos frontières serait la première mesure à prendre.
L'autre ne met en cause que nous-mêmes, nos erreurs personnellles ou collectives selon notre niveau de responsabilité, et propose donc une réforme drastique de nos comportements, de nos interprétations, de nos mises en cause stériles des "autres".
Il nous faut retrouver notre intelligence, barbouillée par les théories dont nous raffolons.
Emmanuel Macron a mieux défendu ce point de vue, que Marine le Pen a défendu le sien. Elle a d'ailleurs, préféré l'offensive. C'est une tradition française.
Sceptique