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Sceptique
4 mai 2017

LE DERNIER DIALOGUE DE SOURDS.

Le groupe TF1 avait organisé, hier soir, une confrontation entre les deux candidats du deuxième tour, Marine Le Pen et Emmanuel Macron.

La candidate du Front National l'avait annoncé, elle se lancerait imédiatement à l'offensive, contre "la créature", celle du Président "sorti", François Hollande. 

Elle n'est ni la seule, ni la première, à disqualifier de cette manière, "l'intrus"", qui, il y a plus d'un an, a quitté le gouvernement de Manuel Valls, pour, à la fois, exprimer son désaccord avec le Président de la République, et annoncer, à la stupeur de tous, qu'il serait candidat à la présidence de la République, et qu'il jetait les bases d'un nouveau mouvement politique, En Marche. Dont les initiales sont les siennes.

Le temps a passé, le projet s'est précisé, réformiste et pragmatique, s'affirmant "ni de droite, ni de gauche, nettement libéral, mais sans brutalité. Les ralliements et les soutiens de poids ont afflué, les partis "classiques", et les syndicats, ont du prendre acte de l'existence d'une troisième option, de son programme, de son chef, surtout. Toutes les tentatives de le disqualifier, de l'effacer, ont échoué. 

Sa réussite était elle par "défaut", fait de la déception qui frappait le pouvoir et sa majorité...déchirée, et de la méfiance envers l'opposition, rassemblant la droite et le centre, surfant sur l'échec massif du quinquennat?

Pour la droite, l'intrus y avait mis sa patte, de Ministre de l'Économie, pour tous, il n'avait jamais été élu, il n'avait aucune expérience de la politique, celle du terrain. 

Il n'avait pour lui que son charme, de "jeune premier", et une "grosse tête" de surdoué, surdiplômé. Mais, plus le temps passait, plus il "emballait", plus il voyait des personnalités de tous bords et de tous âges, se rallier humblement à LUI et à son mouvement, sans réclamer de pré-nominations aux postes de responsabilité....qu'il aurait refusées.

Si le torpillage politico-judiciaire du principal rival, François Fillon, a dégagé sa route, l'a élargie en boulevard, sa personnalité, son intelligence, ont eu raison des dénigrements, les seules armes autorisées en politique. Les échecs des "autres", doux ou excités, ont augmenté ses chances.

Seul lui résiste le Front National, qui rassemble la majorité des victimes des errements politiques des partis "classiques" de gauche et de droite, que le peuple français a placés alternativement au pouvoir, et alternativement impuissants à traiter et supprimer les handicaps de notre économie, "larguée", grignotée, anémiée, depuis des decennies. 

Notre conception collective, de base, est que l'économie est une vache à lait, qu'on trait jusqu'à la dernière goutte, qu'on omet de nourrir, et dont on s'étonne qu'elle crève, qu'elle ne soit même plus mangeable!

Les "vétérinaires" qui nous alertent sont en majorité de droite, donc, seulement"intéressés"par leurs honoraires. La surprise créée par Macron est due à ce qu'il soutient ce diagnostic et son traitement: laisser à la vache de quoi se nourrir, rester en forme et productive.

Sur le fond, les deux protagonistes qui restent en lice, font le même diagnostic et proposent le même traitement. Leur différence est simple. L'une accuse l'Europe et le reste du Monde d'être les causes de notre mal. S'en retirer à l'abri de nos frontières serait la première mesure à prendre.

L'autre ne met en cause que nous-mêmes, nos erreurs personnellles ou collectives selon notre niveau de responsabilité, et propose donc une réforme drastique de nos comportements, de nos interprétations, de nos mises en cause stériles des "autres".

Il nous faut retrouver notre intelligence, barbouillée par les théories dont nous raffolons.

Emmanuel Macron a mieux défendu ce point de vue, que Marine le Pen a défendu le sien. Elle a d'ailleurs, préféré l'offensive. C'est une tradition française.

Sceptique

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Commentaires
D
Ton commentaire pose beaucoup de problèmes en effet...Un interlocuteur fiable dit des choses fiables mais les deux ne coïncident pas toujours. Psychologiquement ce que tu dis est vrai et correspond à la réalité mais d'un point de vue philosophique c'est dangereux. Ceux qu'on n'aime pas peuvent dire des vérités qu'il faut aussi entendre et ceux qu'on aime et dont la parole est fiable peuvent se tromper. Autant donc dissocier les deux quant il s'agit du jugement.
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D
Roland "Gori", pardon! Une fois posté on ne peut plus modifier notre texte.
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D
Je copie ce que dit aussi Roland Fori dans le texte envoyé: les citations sont belles!<br /> <br /> <br /> <br /> "Dans La Chute, Albert Camus fait dire au juge-pénitent Clamence : « Nous sommes devenus lucides. Nous avons remplacé le dialogue par le communiqué. C’est peut-être pour la même raison que cette élection présidentielle a été aussi ennuyeuse ! Non que les Français ne s’y soient pas intéressés – les audiences médiatiques attestent du contraire – mais simplement parce qu’elle n’a pas été intéressante."<br /> <br /> <br /> <br /> "Ce « spectacle » politique, largement raillé et dénoncé, illustre ce diagnostic de Jaurès : « Ce qui manque à la démocratie, c’est la confiance en soi-même, c’est le sentiment de sa force, c’est l’ambition vraie. » La confiance, en politique comme ailleurs, et plus encore en démocratie, relève d’une foi dans la parole, dans une parole qui montre ce qu’elle dit, et dont la responsabilité ne se limite pas au moment où elle est prononcée."
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D
Biensûr et tant mieux! Je lui dis bravo!
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D
Merci cher sceptique. Moi, je suis sensible aussi à la réaction des Grecs et de tous les étrangers qui ont les yeux fixés sur nous en ce moment. La presse américaine confie une impression de déjà-vu. Invectives, attaques personnelles, agressivité, insultes : cette "rixe à l'américaine", selon le Washington Post, rappelle les échanges violents des trois débats de la campagne présidentielle outre-Atlantique. "Malgré les enjeux, ce débat a rarement atteint la hauteur et la qualité rhétorique qui caractérise d'habitude en France la parole politique. Ce débat ressemblait aux échanges entre Hillary Clinton et Donald Trump", estime le quotidien. Jusqu'en Espagne, on compare la candidate d'extrême droite au milliardaire devenu président. El Pais estime ainsi que "Le Pen a proposé un style de voyou, plus proche de celui de son père – ou du candidat Donald Trump (...)". Les Grecs s'inquiètent beaucoup vu que le Président Hollande les avait soutenus et ils savent que la montée de l'extrême droite en France ne peut que miner tous leurs efforts. Quant à Macron, il est vu plus ou moins comme tu le vois. Mais tout le monde s'inquiète.
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Sceptique
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