PRÉSIDENTIELLE 2017:LAISSER VENIR À NOUS LES ENFANTS?
Je suis frappé par la coïncidence entre la perspective d'élire Président de la République un trentenaire "avancé", et l'intrusion dans la campagne de groupes d'adolescents, prétendant empêcher de parler les candidats qui leur déplaisent.
J'ai le souvenir des limitations de pouvoir que ressentent les jeunes, plongés, naturellement, dans des sociétés d'adultes émancipés. La limite, "de mon temps", était fixée à 21 ans. Les jeunes d'aujourd'hui ruent dans les dix-huit ans offerts par Giscard d'Estaing (lui aussi le plus jeune Président élu). Mais à 48 ans, dix de plus que celui qui s'annonce).
Les "marie-louises"* qui manifestent contre les deux rescapés du premier tour, rejettent l'un et l'autre. Pour cause de non conformité avec le programme de leur joueur de flûte adoré. Il est vrai que le dit programme était particulièrement fastoche. Grande confiscation, grande distribution, CQFD. La majorité à 16 ans, pour doper la mécanique.
Il y a sûrement, parmi ces jeunes, des éléments précocément mûrs, dont les idées, temporairement arrêtées, rejoignent celles des adultes. Comme l'est le candidat qui les a emballés. Mais la soif d'absolu n'est pas compatible avec le relativisme qui régit les vraies démocraties, qui acceptent le droit de ne pas être d'accord.
L'insatisfaction qui accompagne la vie quoitidienne de toutes les sociétés, se moque des élections, et se retrouve intacte dans les jours qui suivent. Loin de moi le sophisme "élections, piège à cons". Mais le pluralisme de l'opinion ne peut trouver la paix générale après la victoire d'une partie. Les perdants sont furieux. L'envie d'en découdre reste heureusement minoritaire, ou attend des jours plus opportuns.
Un peuple divisé **n'est pas réconcilié par une élection. Les déçus fourbissent les armes verbales qui acccueilleront les vainqueurs.
Sceptique
*Les "marie-louises" (l'Impératrice épousée par Napoléon 1er) étaient les jeunes recrues appelées par l'Empereur, battant en retraite depuis celle de Russie.
**Si tant est qu'il existe des peuples qui ne le sont pas.