UN CONSTAT: IL EST PLUS FACILE DE PARLER DU VIDE QUE DU PLEIN.
J'ai commencé à bloguer il y a plus de dix ans, lors de la campagne de Nicolas Sarkozy. "On" sortait alors de la torpeur des années Chirac. On n'allait pas encore changer d'idées, mais du type d'homme chargé de les mettre en actes.
Il n'y avait pas de rancune, de malaise idéologique, juste une seule question: "quand on a le pouvoir, n'a t'on pas le devoir d'en faire quelque chose?" Sarkozy, c'était la promesse d'un changement, d'une nouvelle dynamique. Le Front National grondait encore, le Parti Socialiste s'y voyait bien aussi, préparait ses candidatures.
Sous la Présidence de Nicolas Sarkozy, il s'est passé beaucoup de choses. La crise financière, partie de Wall Street, gérée par G.W Bush...pas besoin d'un dessin.
Le monde a eu chaud, très chaud. Il n'a pas fait faillite, il n'a pas cédé à la tentation de la guerre. La violence du coup avait laissé des traces, le chômage avait augmenté, de nombreuses réformes avaient jeté des foules dans la rue. La tentation totalitaire avait montré plus que le bout de son nez. François Hollande s'est faufilé, a rempli la faille, l'a dissimulée de son corps. Pendant cinq ans, les amateurs de changement, les nostalgiques d'actions politiques, ont trépigné d'impatience.
On a bien cru à la perspective d'un changement. Mais lequel? Il y avait plus que deux forces en présence, dont le Front National de Marine le Pen. Il fallait compter avec Mélenchon, sa Révolution à la sauce au piment rouge. On pouvait lui préférer la rigueur dans la liberté de François Fillon, le Palais de la Dame Tartine de Benoît Hamon, et le rajeunissement offert par un transfuge du Gouvernement de François Hollande, Emmanuel Macron.
Vous connaisssez la suite, c'est ce dernier qui a gagné, et s'est glissé dans le costume du Président sans même une retouche.
Ces jours-ci, il rencontre les "grands" de ce monde, qui ne nous veulent pas pour autant du bien, mais que, manifestement, il épate, il subjugue.
Mon sentiment, c'est que nous allons passer du vide au trop plein. À cette occasion, je ressens ma réactivité au vide. D'idées, d'actions. Et ma difficulté à faire de l'hagiographie, à tresser des couronnes, même les plus méritées. De plus, je me suis aperçu que les visiteurs de blogs n'aimaient pas ça, préféraient le saignant.
Je vais espacer mes commentaires de l'actualité. Je vais attendre qu'on me mette sous le nez de quoi me réveiller, m'exciter. Pas du méchant, du cruel, du sadique. Je ne m'aime pas dans ces costumes.
À bons lecteurs, salut!
Sceptique