EBOLA, UN VIRUS QUI FAIT JASER.
"Sorti du bois" il y a quelques années, ce virus très mortifère, affole à bon droit les populations frappées, et tellement affectées qu'elles ne peuvent être rassurées par les intervenants, souvent étrangers.
Le complotisme pousse bien et vite dans les zones touchées. Serions-nous plus résistants, à la panique, aux rumeurs, qui affluent sur les talons du virus?
Un vaccin prometteur a été mis au point, par une équipe intervenant sur la précédente épidémie. Il n'est pas apparu possible d'en tester l'efficacité "à froid", à distance d'une épidémie. L'état d'esprit ne le permettait pas. La méfiance des victimes potentielles est trop forte.
Ce serait le moment, avec l'apparition d'un foyer en République Démocratique du Congo, mais entre la peur et la méfiance le passage est étroit. En cas d'échec de l'immunisation, la maladie serait imputée au vaccin. Ne nous faisons pas d'illusion, cette conviction fleurirait aussi bien dans le sixième arrondissement, ou le seizième. En matière de vaccination, nous ne souffrons pas d'inculture, mais de déculture. Ce pan d'expérience de notre science est dans la poubelle de beaucoup d'esprits forts, et de leurs nouveaux gourous.
L'interprétation des résultats positifs en matière de vaccination est délicate, si on ne dispose pas des moyens de vérifier les taux d'anticorps après l'administration des vaccins. Que les vaccinés tombent moins souvent malades ou guérissent plus souvent, sont des indications intéressantes, mais pas assez scientifiques.
Bien sûr, si l'épidémie congolaise se termine par un bilan bien meilleur que les précédentes, il sera loisible de conclure à un réel pouvoir protecteur du vaccin, et de l'utiliser en prévention.
Sceptique